Après 15 mois d’une guerre sanglante entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, qui a fait des dizaines de milliers de victimes, principalement civiles, l’espoir d’une trêve durable renaît. Selon le secrétaire d’État américain Antony Blinken, un accord serait sur le point d’être conclu, mais c’est désormais au Hamas de l’accepter pour qu’il puisse entrer en vigueur.
Le Qatar, médiateur clé dans les négociations
Le Qatar, pays médiateur principal aux côtés des États-Unis et de l’Égypte, a affirmé mardi que les discussions sur cet accord étaient arrivées au « stade final ». D’après Doha, les principaux points de blocage auraient été levés. Mais le feu vert du Hamas reste indispensable pour sceller l’accord.
Nous n’avons jamais été aussi proches du but mais pour l’instant nous attendons que le Hamas accepte le projet. Et tant qu’il ne l’aura pas fait, nous resterons sur le qui-vive.
Antony Blinken, secrétaire d’État américain
Malgré son optimisme, le chef de la diplomatie américaine reste donc prudent tant que l’accord n’est pas définitivement entériné par le mouvement islamiste palestinien. Depuis octobre 2023, seule une trêve d’une semaine avait pu être observée, fin novembre. Les négociations achoppaient jusqu’ici sur l’intransigeance des deux camps.
L’Autorité palestinienne appelée à gérer l’après-guerre à Gaza
Au-delà de l’accord de cessez-le-feu lui-même, Washington envisage déjà les contours du futur de Gaza. Pour Antony Blinken, l’Autorité palestinienne devra jouer un rôle central dans la gestion de l’après-guerre, avec l’aide de partenaires étrangers et de l’ONU.
Nous pensons que l’Autorité palestinienne doit inviter des partenaires étrangers à l’aider à mettre en place et gérer une administration intérimaire en charge des principaux secteurs civils à Gaza.
Antony Blinken
Vers un État palestinien et une normalisation Arabie saoudite-Israël ?
Les États-Unis estiment par ailleurs qu’une fois la trêve actée, Israël devra s’engager sur la voie de la création d’un État palestinien, soumis à conditions et selon un calendrier précis. Cela passerait par la réunification de Gaza et de la Cisjordanie sous la houlette d’une Autorité palestinienne réformée.
Enfin, pour encourager les « décisions difficiles » nécessaires côté israélien comme palestinien, Antony Blinken voit dans la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël « la meilleure des motivations ». Un dossier épineux mais qui pourrait changer la donne au Moyen-Orient.
Un premier pas : libération d’otages contre des prisonniers palestiniens
Concrètement, l’accord discuté prévoit dans un premier temps un échange de 33 otages détenus par le Hamas contre un millier de Palestiniens emprisonnés par Israël. Une première étape pour établir un climat de confiance.
Les tractations se sont accélérées ces derniers jours, avant la passation de pouvoir à Washington entre les administrations Obama et Trump. Mais pour Antony Blinken, l’essentiel est que l’accord corresponde aux paramètres proposés par Joe Biden en mai 2023, quel que soit le calendrier.
Bilan humain terrifiant de la guerre
La guerre à Gaza déclenchée en octobre 2023 suite à l’enlèvement de 251 personnes, a profondément choqué Israël. Selon un bilan officiel, elle aura causé la mort de 1 210 Israéliens, très majoritairement des civils.
Côté palestinien, le bilan est encore plus dramatique : au moins 46 645 morts, là aussi essentiellement des civils selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés crédibles par les Nations unies. Une catastrophe humaine qui ne peut plus durer.
Tout repose donc désormais sur la décision du Hamas. Les prochaines heures ou les prochains jours seront décisifs pour savoir si la trêve tant attendue va enfin devenir réalité, ouvrant la voie à une nouvelle ère pour les Palestiniens et les Israéliens. L’espoir renaît, mais la prudence reste de mise.
