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Transition politique en Syrie : le G7 prêt à soutenir un gouvernement inclusif

Une nouvelle ère semble s'ouvrir en Syrie après la chute soudaine de Bachar el-Assad. Le G7 promet son soutien à un gouvernement "inclusif et non sectaire", mais de nombreux défis attendent le pays meurtri par une décennie de guerre...

Un vent de changement souffle sur la Syrie. Après plus d’une décennie de conflit sanglant, le régime de Bachar el-Assad s’est effondré en quelques jours à peine, laissant le pays dans l’incertitude. Face à cette situation inédite, le G7 a déclaré jeudi être prêt à soutenir une transition vers un gouvernement syrien « inclusif et non sectaire ». Mais les défis à relever sont immenses pour reconstruire un pays dévasté et rassembler toutes les composantes d’une société profondément divisée.

La chute soudaine de Bachar el-Assad ouvre une nouvelle page

Personne ne l’avait vu venir. En l’espace de 11 jours, une coalition de groupes rebelles emmenée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) a renversé le régime de Bachar el-Assad, au pouvoir depuis 2000. Le raïs déchu a fui en Russie tandis que les nouveaux maîtres de Damas mettaient en place un gouvernement de transition.

Cette victoire éclair des rebelles, qui contrôlaient déjà la province d’Idlib dans le nord-ouest, a pris de court la communauté internationale. Moscou, principal allié d’Assad, semble avoir été mis devant le fait accompli. Quant aux puissances occidentales, elles observent la situation avec méfiance, HTC étant considéré comme un groupe « terroriste » par plusieurs pays.

Le G7 tend la main au nouveau pouvoir sous conditions

Malgré ces réserves, le G7 a décidé d’adopter une position d’ouverture envers les nouvelles autorités syriennes. Dans un communiqué, le club des pays riches s’est dit « prêt à soutenir un processus de transition conduisant à un gouvernement qui soit crédible, inclusif et non sectaire ».

Mais ce soutien est assorti de conditions : le respect de l’État de droit, des droits humains, de la liberté d’expression et de la démocratie. Le G7 appelle aussi le nouveau pouvoir à garantir les droits des femmes et ceux des « minorités religieuses et ethniques », une référence aux populations non sunnites (alaouites, chrétiens, druzes, kurdes…) qui pourraient craindre pour leur sort.

Les nouveaux maîtres de Damas tentent de rassurer

Conscient des inquiétudes, le nouveau Premier ministre de transition Mohammad al-Bachir s’emploie à donner des gages. Dans une interview, il promet de garantir « les droits de tous et de toutes les confessions en Syrie » et appelle les exilés à rentrer au pays pour « reconstruire ». Il assure aussi vouloir instaurer « un État de droit » et juger tous ceux qui ont « commis des crimes contre le peuple syrien ».

« Nous respectons les diversités religieuse et culturelle en Syrie, qui resteront telles quelles ».

Mohammad al-Bachir, Premier ministre de transition syrien

D’épineuses questions en suspens

Malgré ces promesses, de nombreuses zones d’ombre demeurent. Quelle place pour les anciens cadres du régime ? Quel avenir pour les Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les Kurdes et soutenues par les États-Unis dans la lutte anti-EI ? Quelles relations avec les voisins iranien et israélien ? Autant de questions auxquelles le nouveau pouvoir devra rapidement répondre.

La situation des réfugiés syriens, au nombre de 6,8 millions dans le monde, sera aussi un enjeu majeur. Si le changement de régime pourrait en inciter beaucoup à rentrer, les capacités d’accueil d’un pays en ruines interrogent. Sans parler des risques sécuritaires avec la présence de cellules jihadistes.

Un chemin semé d’embûches vers l’après-guerre

Car le plus dur reste à faire : reconstruire et réconcilier un pays ravagé par une guerre qui a fait plus de 500 000 morts et des millions de déplacés. Un chantier titanesque qui nécessitera une implication et une aide massive de la communauté internationale.

Mais avant cela, le nouveau régime syrien devra prouver sa bonne foi et sa volonté réelle d’inclusivité. Un défi immense au regard des fractures et des rancoeurs accumulées pendant le conflit. L’avenir de la Syrie est plus que jamais suspendu à la capacité de ses nouveaux dirigeants à tourner la page de la guerre et du sectarisme.

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