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Tragédie à Fès : 22 Morts dans l’Effondrement de Deux Immeubles

Dans la nuit à Fès, deux immeubles se sont écroulés alors qu’une famille fêtait la naissance d’un enfant. 22 morts, dont femmes et enfants. Les voisins crient à la construction illégale… Mais qui est vraiment responsable ? Ce que cache cette tragédie va vous glacer.

Il est un peu plus de 23 heures à Fès when le sol tremble, un grondement sourd déchire la nuit, puis plus rien. Juste un immense nuage de poussière qui engloutit tout un coin de rue. Quand la poussière retombe, deux immeubles de quatre étages gisent en ruines. Vingt-deux personnes n’en reviendront pas.

Une fête de naissance qui vire au cauchemar

Dans l’un des deux bâtiments, une famille célèbre l’aqiqa, cette belle tradition musulmane qui marque l’arrivée d’un nouveau-né. Rires, chants, plats qui circulent… L’ambiance est chaleureuse. L’autre immeuble, lui, est vide. Et puis, sans le moindre avertissement, tout s’effondre. Les deux structures, mitoyennes, s’écroulent presque simultanément.

Les secours arrivent rapidement. Pendant des heures, les équipes de la Protection civile fouillent les décombres à la lampe torche. Les riverains, eux, restent figés, incrédules. À l’aube, le bilan est terrible : 22 morts, dont plusieurs femmes et enfants, et 16 blessés graves évacués vers l’hôpital universitaire de Fès.

« J’ai entendu un bruit énorme vers minuit, puis des cris. Tout le monde est sorti dans la rue, il y avait un nuage de poussière partout. Quand j’ai compris que les bâtiments étaient tombés… c’était irréel. »

Bilal El Bachir, 17 ans, habitant du quartier

Un quartier censé être « moderne » devenu piège mortel

Le drame s’est produit dans un quartier qui, ironie du sort, avait été conçu pour reloger des familles venues des bidonvilles. Des lots de terrain avaient été attribués il y a une quinzaine d’années avec une règle claire : construction limitée à deux étages maximum.

Mais sur place, les immeubles sinistrés en comptaient quatre chacun. Et ils ne sont pas les seuls. Les habitants le disent sans détour : des étages entiers ont été ajoutés illégalement, sans permis, souvent avec des matériaux de mauvaise qualité.

« On voit très bien que les conditions de sécurité ne sont pas respectées. Il faut que l’enquête dise la vérité et que les responsables assument. »

Bilal Ben Daoued, 20 ans

Les autorités locales confirment que les bâtiments dataient de 2006. Une enquête judiciaire a été immédiatement ouverte par le parquet de Fès pour déterminer les causes exactes et identifier d’éventuelles responsabilités pénales.

Un fléau récurrent qui endeuille le Maroc

Ce drame n’est malheureusement pas isolé. Ces dernières années, le Maroc a connu plusieurs effondrements meurtriers :

  • 2014 – Casablanca : 23 morts dans l’effondrement de trois immeubles
  • Mai 2025 – Fès : 9 morts dans un immeuble déjà signalé comme dangereux
  • Février 2024 – Fès médina : 5 morts dans une vieille maison
  • 2016 – Marrakech et Casablanca : plusieurs enfants et adultes tués en quelques jours

À chaque fois, les mêmes causes reviennent : vétusté, surélévation illégale, absence de contrôle, ou encore utilisation de matériaux non conformes.

Dans le cas du drame de mai dernier à Fès, l’immeuble figurait pourtant sur la liste officielle des bâtiments menaçant ruine. Un ordre d’évacuation avait même été émis… mais jamais appliqué.

Pourquoi tant de constructions échappent-elles au contrôle ?

Plusieurs facteurs se cumulent. D’abord, la pression démographique : dans les grandes villes marocaines, la demande de logement est énorme et les familles, souvent modestes, cherchent à agrandir leur habitation pour loger enfants et petits-enfants.

Ensuite, la faiblesse des contrôles. Ajouter un ou deux étages « en douce » est malheureusement une pratique courante dans certains quartiers. Les autorisations sont longues et coûteuses, alors beaucoup préfèrent construire d’abord et régulariser… ou pas.

Enfin, la corruption locale et le manque de moyens des services d’urbanisme font le reste. Résultat : des milliers de bâtiments présentent aujourd’hui un risque majeur.

Vers une prise de conscience nationale ?

Ce nouveau drame relance le débat sur la sécurité des habitats au Maroc. Les associations de défense des droits des habitants demandent depuis longtemps un grand plan national de mise aux normes et de démolition contrôlée des immeubles dangereux.

Du côté des autorités, on promet que l’enquête ira jusqu’au bout et que des mesures seront prises. Mais les habitants de Fès, eux, restent méfiants. Ils connaissent trop bien la chanson : après l’émotion, tout reprend souvent comme avant.

En attendant, les familles endeuillées pleurent leurs morts. Et dans ce quartier meurtri, plus personne n’ose dormir tranquille sous son toit.

22 vies fauchées en une fraction de seconde. Derrière ce chiffre, il y a des mères, des pères, des bébés qui venaient à peine de voir le jour. Une fête de naissance transformée en enterrement collectif. Cette tragédie nous rappelle cruellement que le droit au logement ne doit jamais se faire au détriment du droit à la vie.

Espérons que cette fois, les leçons seront enfin tirées. Pour que plus jamais une aqiqa ne se termine dans les mains dans la poussière et le cœur en miettes.

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