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Tensions Entre Musulmans et Hindous au Bangladesh : Un Appel au Calme

Alors que le Bangladesh est secoué par des tensions entre musulmans et hindous suite à la mort d'un avocat, les principaux partis politiques tentent de ramener le calme. Mais les accusations fusent et la situation reste tendue. Décryptage d'une crise aux multiples facettes...

Le Bangladesh traverse une période de vives tensions entre sa majorité musulmane et sa minorité hindoue, suite à la mort cette semaine d’un avocat hindou lors d’affrontements avec les forces de sécurité. Face à la montée des violences, les principaux partis politiques du pays ont appelé au calme ce vendredi, tout en s’accusant mutuellement d’être à l’origine de la crise.

Tout a commencé lundi avec l’arrestation à Dacca de Chinmoy Krishna Das Brahmachari, un moine hindou contestataire, pour avoir prétendument insulté le drapeau national lors d’un rassemblement dénonçant les exactions visant la minorité hindoue. Ses partisans se sont alors violemment opposés à la police mardi à Chittagong, causant la mort de Saiful Islam Ali, un avocat adjoint au procureur de la ville.

Arrestations et appels à l’interdiction

Depuis, la situation n’a cessé de s’envenimer. La police a arrêté six personnes pour le meurtre de l’avocat et une vingtaine d’autres pour vandalisme et violences. En parallèle, des milliers de membres du collectif musulman radical Hefazat-e-Islam ont manifesté à Dacca pour exiger l’interdiction du mouvement Hare Krishna, qu’ils accusent de vouloir déstabiliser le pays avec le soutien de l’Inde et de l’ex-Première ministre Sheikh Hasina, renversée en août.

Dissensions politiques

Au cœur de ces tensions, la politique n’est jamais loin. Le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) et le Jamaat-e-Islami, les deux principaux partis d’opposition à Sheikh Hasina, se rejettent la responsabilité de la crise.

Ces incidents sont injustifiés, nous les condamnons fermement et appelons tout le monde à rester calme.

– Mirza Fakhrul Islam Alamgir, secrétaire général du BNP

De son côté, le Jamaat-e-Islami voit dans ces événements « le complot d’un groupe pour déstabiliser le pays », tandis que le Hefazat-e-Islam accuse l’ISKCON, une branche des Hare Krishna, de vouloir « susciter des émeutes au Bangladesh au nom de l’Inde et de Sheikh Hasina ». Des accusations que réfute l’organisation hindoue.

L’ombre de l’Inde

En toile de fond, les relations compliquées entre le Bangladesh et l’Inde. New Delhi a fait part de sa « vive inquiétude » après l’arrestation du moine hindou, ravivant les soupçons d’ingérence. Et pour cause, depuis la chute de Sheikh Hasina en août dernier, la minorité hindoue, perçue comme un soutien de son régime, fait l’objet de représailles.

Une situation explosive qui met en lumière les lignes de fracture communautaires et politiques qui traversent le Bangladesh. Si les appels au calme se multiplient, le chemin vers l’apaisement s’annonce semé d’embûches. Entre accusations croisées et tensions latentes, le pays retient son souffle, suspendu à l’évolution d’une crise qui risque de laisser des traces durables.

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