Ce samedi 30 novembre, la ville de Romans-sur-Isère se prépare à vivre des heures tumultueuses. En effet, deux manifestations diamétralement opposées sont prévues dans l’après-midi, faisant craindre aux autorités de violents affrontements entre les participants. La tension est palpable à quelques heures du lancement des rassemblements.
Deux manifestations aux antipodes
Le premier rassemblement, organisé par le collectif d’ultra-droite « Justice pour les nôtres », rendra hommage au jeune Thomas, tué d’un coup de couteau lors d’un bal d’hiver à Crépol il y a un an. Initialement prévue deux jours avant la date anniversaire du meurtre, cette manifestation statique se tiendra finalement ce samedi dès 15 heures, place Ernest Gailly.
En parallèle, une contre-manifestation sera lancée à 14 heures dans le quartier de la Monnaie, d’où sont originaires la plupart des mis en examen dans le meurtre de Thomas. Ce rassemblement est présenté comme une opposition à celui du collectif d’ultra-droite.
Des effectifs renforcés pour éviter les débordements
Craignant des risques d’affrontement entre les deux camps, les autorités ont prévu de déployer d’importants effectifs de police. Des unités mobiles viendront ainsi en renfort des policiers municipaux et nationaux, comme l’indique la préfecture de la Drôme. L’objectif est clair : éviter tout débordement et assurer le maintien de l’ordre public dans une ville sous haute tension.
On ne sait pas encore combien de participants sont attendus cet après-midi. Il y aura des gens de la région mais aussi des personnes qui viennent de loin.
Raphaël Ayma, leader du rassemblement « Justice pour les nôtres »
Interdiction puis autorisation des rassemblements
Dans un premier temps, la préfecture avait pris un arrêté interdisant la tenue des deux manifestations, redoutant « des troubles importants et des affrontements idéologiques » non seulement à Romans-sur-Isère mais aussi dans les communes avoisinantes. Cependant, les organisateurs ont saisi le tribunal administratif de Grenoble qui a finalement suspendu cet arrêté ce vendredi, autorisant les rassemblements à avoir lieu.
La maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, a pris acte de cette décision de justice. Tout en rappelant son attachement à la liberté de manifester, l’édile s’est dite « particulièrement inquiète de la conjonction de ces deux manifestations le même jour sur un même territoire et des risques d’affrontements violents qui en découlent ». Elle a solennellement demandé à l’État de mettre en place un dispositif de sécurité renforcé.
Des mesures de sécurité exceptionnelles
La préfecture a détaillé une série de dispositions visant à « assurer la sécurité de tous ». Ainsi, du samedi matin au lundi matin, le transport et la vente de produits dangereux (acide, carburants, explosifs…), le port et le transport d’armes, ainsi que l’achat et l’utilisation d’artifices seront strictement interdits. Des contrôles seront mis en place pour s’assurer du respect de ces mesures.
Malgré ces précautions, l’inquiétude demeure à Romans-sur-Isère, ville encore marquée par le meurtre de Thomas il y a un an. Les autorités espèrent que cette journée sous haute tension se déroulera sans heurts ni violences, mais restent en alerte face aux risques d’affrontements entre les deux camps. Une chose est sûre : ce samedi, tous les regards seront braqués sur cette cité de la Drôme.