C’est un véritable désastre qui s’est abattu sur les Philippines ces derniers jours. La tempête tropicale Trami a fait des ravages dans l’archipel, causant la mort d’au moins 40 personnes selon un bilan provisoire communiqué par les autorités. Mais ce chiffre pourrait encore s’alourdir, car les secours peinent à accéder à certaines zones reculées.
Des dizaines de milliers de déplacés
Les pluies diluviennes apportées par Trami ont provoqué des inondations massives. En seulement deux jours, certaines régions ont reçu l’équivalent de deux mois de précipitations. Conséquence : des dizaines de milliers d’habitants ont dû être évacués en urgence. Beaucoup ont tout perdu et se retrouvent sans abri.
La situation est particulièrement critique dans la région de Bicol, à 400 km au sud de la capitale Manille. D’après le directeur de la police locale, Andre Dizon :
Beaucoup (d’habitants) sont toujours coincés sur le toit de leur maison et demandent de l’aide.
Les équipes de secours font leur maximum pour leur venir en aide, mais l’accessibilité reste un problème majeur dans de nombreuses zones.
Glissements de terrain et routes coupées
Outre les inondations, la tempête a aussi provoqué de nombreux glissements de terrain. Selon les autorités, il y en a eu dans des endroits où ce phénomène ne se produisait pas auparavant, signe que les sols sont complètement saturés d’eau. Ces coulées de boue ont coupé de nombreuses routes, compliquant encore la tâche des secouristes.
Le président philippin Ferdinand Marcos a confirmé lors d’une conférence de presse que l’accessibilité restait le principal défi pour les opérations de sauvetage :
Les villes de Naga et Legazpi font état de nombreuses victimes, mais nous n’avons pas encore pu nous y rendre.
Crues soudaines meurtrières
Parmi les 40 victimes recensées à ce stade, au moins 11 ont péri dans des crues soudaines. Ces murs d’eau et de boue dévalant les pentes ont tout emporté sur leur passage, ne laissant aucune chance aux malheureux qui se trouvaient sur leur chemin. Six corps ont ainsi été retrouvés dans le village de Sampaloc, et cinq autres à Subic Ilaya.
D’après une source proche du dossier, les équipes de secours redoutent de découvrir d’autres victimes lors des opérations de déblaiement qui s’annoncent. La priorité reste pour l’instant de porter assistance aux personnes encore coincées par les eaux.
Écoles et administrations fermées
Face à l’ampleur des dégâts et pour faciliter le travail des secours, les autorités ont pris des mesures exceptionnelles. Sur l’île principale de Luzon, les écoles et les administrations resteront portes closes ce vendredi. Des alertes à la tempête sont également maintenues sur la côte ouest, où des vagues pouvant atteindre deux mètres sont attendues.
Selon un comptage officiel datant de jeudi, ce sont au total 193 000 personnes qui ont dû être évacuées en raison des inondations. Un chiffre considérable, témoignant de l’impact dévastateur de la tempête Trami.
Les Philippines, pays vulnérable aux catastrophes naturelles
Malheureusement, ce type de catastrophe n’est pas rare aux Philippines. L’archipel est régulièrement frappé par des tempêtes tropicales et des typhons, qui font chaque année des dégâts considérables et de nombreuses victimes. Les autorités et la population ont appris à faire face, mais le bilan humain et matériel reste lourd à chaque fois.
Avec le changement climatique, les experts craignent que ces phénomènes météorologiques extrêmes ne deviennent encore plus fréquents et intenses dans la région Asie-Pacifique. Ils se formeraient de plus en plus près des côtes, s’intensifieraient plus rapidement et dureraient plus longtemps une fois sur terre.
Un constat inquiétant pour les Philippines et les autres pays de la zone, qui se retrouvent en première ligne face à ces catastrophes naturelles. Des mesures d’adaptation et de réduction des risques seront plus que jamais nécessaires pour limiter leur impact à l’avenir.
En attendant, les Philippins font face avec courage et solidarité à cette nouvelle épreuve. Tout le pays se mobilise pour venir en aide aux sinistrés et entamer la reconstruction des zones dévastées. Un long et difficile combat, auquel la communauté internationale apportera sans nul doute aussi son soutien.