Tanguy de La Forest, le tireur breton handisport, a décroché dimanche la médaille d’or en tir couché à 10 mètres aux Jeux paralympiques de Paris. Une consécration pour cet athlète de 46 ans qui disputait ses sixièmes Jeux et qui avait déjà obtenu l’argent la veille en tir debout. Un doublé historique et une belle revanche pour ce compétiteur acharné.
Un premier titre paralympique après cinq participations
Tanguy de La Forest n’est pas un novice des Jeux paralympiques. Tokyo marque sa sixième participation à la grand-messe du handisport mondial. Mais jusqu’ici, la plus haute marche du podium lui avait toujours échappé. À Rio en 2016, il avait bien décroché deux médailles d’argent, en tir couché et debout. Mais l’or restait son Graal.
C’est désormais chose faite avec ce titre en tir couché décroché de haute lutte à Châteauroux. Dans la catégorie SH2 qui est la sienne, les athlètes souffrent d’un handicap au niveau des membres supérieurs et doivent utiliser un support pour soutenir le poids de leur carabine. La compétition est mixte.
Un duel au sommet face au Brésilien Galgani
Parti sur les chapeaux de roue, Tanguy de La Forest a mené les débats initiaux. Mais il a dû batailler ferme face au Brésilien Alexandre Galgani qui l’a talonné pendant une bonne partie de la finale. Les deux hommes ont offert un duel épique et ce n’est que dans les dernières salves que le Français a fait la différence pour s’offrir la victoire et le record paralympique avec un score de 254,8 points.
Je suis allé chercher cette médaille au mental. J’ai placé une balle après l’autre, sans réfléchir au score. Je savais qu’en restant concentré sur ma technique, ça finirait par payer.
Tanguy de La Forest après sa victoire
L’argent en tir debout la veille
La veille, le Costarmoricain avait déjà créé la sensation en décrochant l’argent sur l’épreuve de tir debout. Devancé d’un cheveu par le Slovaque Francek, il était passé tout près d’un premier titre. Avant de connaître sa consécration le lendemain en position couchée, sa position de prédilection.
Un nouveau souffle pour Paris 2024 ?
À 46 ans, Tanguy de La Forest n’est plus tout jeune pour un athlète de haut niveau. Tokyo devait être le point d’orgue d’une brillante carrière. Mais cette médaille d’or tant attendue pourrait bien lui donner un second souffle. Et s’il repoussait sa retraite sportive jusqu’aux Jeux de Paris en 2024 ? Ses supporters bretons rêvent déjà d’aller l’applaudir dans trois ans.
Un choix que le principal intéressé n’écarte pas : « Paris 2024, pourquoi pas ! Cette médaille me donne encore plus envie de continuer. Je vais prendre le temps de savourer et de profiter de ma famille. Et on verra ça plus tard. Mais c’est sûr que tirer à domicile, ça doit être fantastique. »
Un palmarès déjà exceptionnel
Champion paralympique, médaillé mondial (il est double champion du monde), multiple champion d’Europe, Tanguy de La Forest a déjà un palmarès long comme le bras. Cette médaille d’or paralympique qui lui faisait encore défaut vient le compléter de la plus belle des manières. Et place encore un peu plus haut ce sportif d’exception dans la légende du handisport tricolore.
La Bretagne à l’honneur
Tanguy de La Forest n’est pas le seul Breton à s’être illustré lors de ces Jeux paralympiques. Quelques minutes avant son sacre, sa compatriote Marie Patouillet décrochait elle aussi l’or sur la piste de cyclisme. Preuve de la vitalité du handisport en Bretagne, une région qui ne cesse de se distinguer dans les grandes compétitions.
Deux médailles d’or qui font la fierté de toute une région et qui viennent enrichir encore un peu plus le bilan tricolore dans ces Jeux japonais. La France pointe provisoirement à la 12e place du classement des nations avec 11 médailles dont 5 en or. Et ce n’est peut-être pas fini !
