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Tadej Pogacar répond aux critiques après ses victoires d’étape au Tour de France

Pogacar assume son despotisme sur le Tour de France et clame qu'un champion ne freine pas pour offrir des victoires. Son attitude questionne les valeurs de générosité dans le cyclisme moderne, un sport hanté par les soupçons de dopage...

Alors que le Tour de France 2024 entre dans sa dernière ligne droite, le Slovène Tadej Pogacar fait à nouveau parler de lui. Vainqueur d’une 5ème victoire d’étape spectaculaire devant son rival Jonas Vingegaard, il a été questionné sur son refus de laisser la victoire au Danois par fair-play. Une attitude qui en dit long sur la philosophie du double vainqueur sortant…

“On ne donne pas une victoire à son plus grand rival”

Interrogé sur son sprint final face à Vingegaard, Pogacar a été catégorique : pour lui, il n’est pas question de “faire de cadeaux” à son principal adversaire, même avec une large avance au général. “On ne freine pas à vélo” a-t-il clamé, rejetant toute idée de match arrangé entre leaders.

Imaginerait-on un sprinteur ne pas sprinter pour laisser la victoire à quelqu’un d’autre ?

– Toms Skujins, coéquipier de Pogacar

Une prise de position assumée, dans la droite ligne de la domination écrasante affichée par le Slovène depuis le départ. Avec déjà 5 victoires d’étape et le maillot jaune largement verrouillé, “Pogi” ne compte pas lever le pied. Un appétit insatiable de victoires qui interroge certains observateurs…

Le spectre du dopage

Car ces performances hors normes soulèvent forcément des suspicions dans un sport longtemps gangrené par le dopage. Sans preuve tangible, difficile de trancher, mais le soupçon est dans toutes les têtes. Conscient de ces questionnements, Pogacar se veut rassurant :

Tout ce que je peux dire, c’est que je suis propre à 100%. Je respecte mon sport, mes adversaires et moi-même.

– Tadej Pogacar

Privilégier le spectacle ?

Au-delà des soupçons, l’égoïsme apparent de Pogacar divise dans le peloton. Certains y voient une forme d’arrogance quand d’autres louent son esprit de compétiteur et insistent sur le respect mutuel entre les deux champions :

J’espérais qu’il me laisse la victoire, mais je ne lui en veux pas. J’aurais sans doute fait pareil à sa place.

– Jonas Vingegaard

Cela pose tout de même la question de l’équilibre entre la quête de records individuels et le souci du spectacle et de l’incertitude, si précieux pour maintenir l’intérêt du public. À trop écraser la concurrence, ne risque-t-on pas de tuer tout suspense ?

Une nouvelle philosophie du cyclisme ?

Au final, l’attitude de Pogacar cristallise un débat de fond sur les valeurs du cyclisme moderne. À l’heure de la mondialisation et de la starification des champions, la vieille tradition de solidarité entre coureurs semble céder le pas à un modèle plus libéral et individualiste, où seules comptent les statistiques et la victoire à tout prix.

Un virage assumé par le prodige slovène, pour qui le Tour de France semble déjà trop petit. Avec un 3ème sacre en vue et des records de précocité à portée de pédale, Pogacar voit plus loin et rêve déjà d’imiter son idole Eddy Merckx en remportant les trois grands tours la même année. Le tout à seulement 24 ans… De quoi alimenter sa légende et les débats pendant de longues années.

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