Imaginez la plus grosse introduction en Bourse de tous les temps. Pas celle d’un pétrolier saoudien, pas celle d’un géant chinois du commerce en ligne. Non : celle d’une entreprise qui construit des fusées réutilisables et envoie des milliers de satellites toutes les semaines. Cette entreprise existe, et elle s’appelle SpaceX.
Elon Musk lâche la bombe : SpaceX ira en Bourse
Mercredi soir, un simple tweet a suffi. Elon Musk a répondu « accurate » à un article détaillé expliquant que SpaceX se préparait à une introduction en Bourse. Fin du suspense : l’homme qui répétait depuis quinze ans qu’il garderait SpaceX privée a changé d’avis. Et pas pour une petite opération discrète.
Les chiffres annoncés font tourner la tête : une valorisation cible d’environ 1 500 milliards de dollars et une levée de fonds supérieure à 30 milliards de dollars. À titre de comparaison, le record actuel est détenu par Saudi Aramco avec 29,4 milliards levés en 2019. SpaceX pourrait donc pulvériser ce record.
Pourquoi maintenant ? La vraie raison derrière ce revirement
Elon Musk a toujours justifié le statut privé de SpaceX par la nécessité de prendre des risques fous, incompatibles avec la pression trimestrielle des actionnaires. Alors pourquoi changer d’avis aujourd’hui ? La réponse tient en trois lettres : IA.
La course mondiale à l’intelligence artificielle exige des ressources colossales : puces, énergie, centres de données. Or SpaceX possède déjà la plus grande constellation de satellites au monde avec Starlink. Et la prochaine génération de satellites Starlink sera beaucoup plus lourde, nécessitant impérativement la méga-fusée Starship pour être mise en orbite à coût raisonnable.
Mais l’idée va plus loin. Elon Musk a récemment expliqué qu’il envisageait de transformer certains satellites Starlink en véritables centres de données spatiaux dédiés à l’IA. Avantages ? Refroidissement gratuit dans l’espace, énergie solaire illimitée, latence réduite pour certaines applications. Une infrastructure qui pourrait se révéler bien plus compétitive que les méga-data centers terrestres actuels.
« La course à l’IA repose en grande partie sur l’accumulation et le déploiement de ressources plus performantes que celles de la concurrence »
Abhi Tripathi, ancien responsable de mission chez SpaceX
Starship, la clé de tout
Starship n’est pas seulement le rêve martien d’Elon Musk. C’est devenu l’actif stratégique numéro un de l’entreprise.
La NASA en a besoin pour ramener des astronautes sur la Lune dans le cadre du programme Artemis (contrat de près de 4 milliards de dollars déjà signé). Le Département de la Défense américain commence aussi à montrer un intérêt marqué. Mais surtout, Starship est le seul lanceur capable de déployer en une seule mission des centaines de satellites Starlink V3, beaucoup plus gros et puissants que les versions actuelles.
Sans Starship opérationnel à grande échelle, le modèle économique de Starlink risque de s’essouffler. Avec Starship, SpaceX peut envisager de dominer à la fois le marché de l’accès internet mondial et celui, émergent, du calcul spatial pour l’IA.
Des chiffres qui donnent le vertige
Derrière les annonces spectaculaires, la santé financière de SpaceX impressionne déjà.
| Année | Chiffre d’affaires estimé | Valorisation (marché secondaire) |
| 2025 | ~15 milliards $ | ~800 milliards $ (actuel) |
| 2026 | 22 à 24 milliards $ | Objectif 1 500 milliards $ à l’IPO |
En seulement deux ans, SpaceX pourrait donc quasiment doubler sa valorisation. Un rythme de croissance digne des plus belles heures des géants technologiques.
- SpaceX est déjà rentable depuis plusieurs années selon Elon Musk
- Starlink représente aujourd’hui la majorité des revenus (lancement pour tiers en déclin relatif)
- La société réalise actuellement une vente d’actions internes valorisant l’entreprise à plus de 800 milliards de dollars
Un trésor de guerre pour xAI aussi ?
Difficile de ne pas faire le lien avec xAI, l’autre entreprise d’Elon Musk dans l’intelligence artificielle, créatrice du modèle Grok. Si SpaceX lève 30 milliards en Bourse, une partie de ces fonds pourrait indirectement bénéficier à xAI via des contrats d’infrastructure spatiale ou des investissements croisés.
L’idée d’une synergie totale entre lancement spatial low-cost, constellation mondiale et calcul IA dans l’espace dessine un écosystème quasi monopolistique. Un scénario qui fait rêver les investisseurs… et trembler certains concurrents.
2026 ou 2027 : le calendrier reste flou
Pour l’instant, aucune date précise n’est gravée dans le marbre. Les sources parlent de fin 2026 ou 2027. Beaucoup dépendra de la maturité de Starship : il faut des vols réussis en série et autorisations réglementaires pour voler à cadence élevée.
Mais une chose est sûre : quand SpaceX sonnera la cloche à Wall Street, ce sera un événement planétaire. Peut-être le dernier grand IPO technologique de cette décennie.
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