Bien que l’élection présidentielle de 2027 soit encore lointaine, elle est déjà dans tous les esprits au lendemain des élections législatives qui ont vu aucun camp obtenir de majorité claire pour gouverner. Dans ce contexte de forte incertitude politique, un premier sondage réalisé par Harris Interactive-Toluna pour Challenges, RTL et M6 nous donne un avant-goût des forces en présence et des dynamiques à l’œuvre.
Marine Le Pen, l’éternelle favorite
Sans grande surprise, c’est Marine Le Pen qui arrive en tête des intentions de vote au premier tour, et ce quel que soit le scénario testé. Créditée de 31 à 32%, la candidate du Rassemblement National semble avoir définitivement installé son socle électoral, en capitalisant sur sa base de 2022 dont 90% lui restent fidèles. Une position de force qui lui permet d’aborder sereinement l’échéance de 2027.
Les candidats de la « majorité présidentielle », un cran en-dessous
Derrière Marine Le Pen, on retrouve les prétendants issus de l’actuelle majorité présidentielle. Édouard Philippe, pressenti pour porter les couleurs de la Macronie en 2027, recueille entre 22 et 24% des voix selon sa présence face à la concurrence de Raphaël Glucksmann. Quant à Gabriel Attal, il navigue un cran en-dessous, entre 20 et 23%. Des scores honorables mais insuffisants en l’état pour rivaliser avec Marine Le Pen.
Jean-Luc Mélenchon menacé par la percée de Raphaël Glucksmann
À gauche, Jean-Luc Mélenchon n’est plus en position de force. S’il peut espérer récupérer son statut de 3e homme avec 16 à 17% des voix face à un Olivier Faure à 5-6%, il apparaît sérieusement menacé dans l’hypothèse d’une candidature de Raphaël Glucksmann. L’eurodéputé Place Publique-PS récolterait 14% et talonne Jean-Luc Mélenchon d’un petit point. Un tournant dans le leadership à gauche.
Les « petits » candidats en embuscade
Derrière les poids lourds, plusieurs candidats peuvent espérer jouer les troubles-fêtes. Fabien Roussel pour le PCF est estimé entre 3 et 5%, tandis que la cheffe des Verts Marine Tondelier obtiendrait 3 à 4% des voix. À droite, Laurent Wauquiez, réélu député, plafonne à 5% comme Valérie Pécresse en 2022. Quant à Éric Zemmour, malgré l’implosion de son parti Reconquête, il parviendrait à rassembler 3 à 4% des électeurs.
Tous y pensent déjà. Plus ou moins officiellement.
Challenges
En définitive, ce premier sondage confirme la tripolarisation durable du paysage politique français, avec le RN qui creuse l’écart, la majorité présidentielle juste derrière, et une gauche plus divisée que jamais entre Mélenchon et ses challengers. Une photographie à plus de 3 ans du scrutin, qui ne demande qu’à être confirmée ou infirmée par les soubresauts à venir de la vie politique. Une chose est sûre, cette élection présidentielle 2027 s’annonce déjà plus indécise et compétitive que jamais.