La solitude, ce sentiment de ne pas avoir de relations sociales épanouissantes, pourrait bien être un facteur de risque majeur pour la démence. C’est ce que révèle une méta-analyse publiée récemment dans la revue Nature Mental Health. Menée par des chercheurs du Florida State University College of Medicine, cette étude est la plus vaste à ce jour sur le lien entre solitude et troubles cognitifs.
Une Méta-Analyse d’Envergure
Pour réaliser cette méta-analyse, les scientifiques ont passé au crible 21 études longitudinales portant sur plus de 600 000 participants. Ils se sont intéressés à l’association entre la solitude et le risque de développer une démence, tous types confondus, mais aussi spécifiquement la maladie d’Alzheimer et la démence vasculaire.
Les résultats sont sans appel : la solitude augmente de 31% le risque de démence. Un constat alarmant quand on sait qu’un Américain sur 10 de plus de 65 ans souffre de troubles cognitifs, et que ce chiffre pourrait doubler d’ici 2050 selon les projections.
Un Fardeau pour la Santé Publique
La démence est un véritable fléau de santé publique. Les changements cérébraux qui y mènent débutent des décennies avant l’apparition des symptômes. « Il est crucial de continuer à étudier le lien entre solitude et déclin cognitif, à tous les stades de ce spectre », souligne Martina Luchetti, auteure principale de l’étude.
Car la solitude, définie comme l’insatisfaction vis-à-vis de ses relations sociales, impacte non seulement les fonctions cognitives mais aussi le fonctionnement au quotidien. Certains facteurs comme les problèmes sensoriels, le manque de transport ou la perte d’un proche y prédisposent.
Cultiver le Lien pour Préserver son Cerveau
Mais rassurons-nous, il existe des solutions pour combattre l’isolement :
- Renouer avec famille et amis, même si c’est nous qui faisons le premier pas
- Rejoindre un groupe, une activité, en présentiel ou en ligne
- S’engager dans le bénévolat, source de sens et de liens
- Prendre soin de soi par une alimentation saine, de l’exercice et un bon sommeil
Autant de façons de rester connecté aux autres et à soi-même. Car entretenir des relations significatives s’avère essentiel pour garder un cerveau en pleine forme. Un message à garder en tête, pour soi comme pour ses proches.
Ces résultats ne sont pas surprenants au vu des preuves croissantes liant solitude et mauvaise santé.
Martina Luchetti, auteure principale de l’étude
En conclusion, cette méta-analyse confirme l’impact délétère de la solitude sur la santé cognitive. Un signal d’alarme face à ce problème de société, mais aussi un appel à cultiver des liens authentiques, gage de bien-être et de prévention face à la démence. À nous de jouer !