Un rebondissement choquant secoue les milieux militants en Allemagne. Le parquet fédéral allemand a annoncé l’arrestation de six jeunes activistes d’extrême gauche soupçonnés d’avoir participé à des agressions violentes contre des néonazis en Hongrie en 2023. Les suspects, qui étaient recherchés depuis les faits, se sont finalement rendus aux autorités.
Des attaques en marge d’un rassemblement d’extrême droite
Selon les autorités, le groupe de jeunes militants est accusé d’avoir perpétré plusieurs assauts à Budapest en février 2023, en marge d’un rassemblement controversé attirant des participants néonazis de toute l’Europe. Munis de sprays au poivre et de matraques, ils auraient ciblé des participants à cet événement connu sous le nom de « Jour de l’Honneur ».
Ce rassemblement, qui commémore chaque année une tentative infructueuse de l’armée allemande de briser le siège de Budapest par l’Armée rouge en 1945, est régulièrement pointé du doigt pour ses accointances avec la mouvance néonazie. Les victimes des agressions auraient subi de multiples blessures, dont des contusions et des fractures.
Soupçons d’appartenance à une organisation criminelle
Au-delà des violences commises en Hongrie, les suspects sont également soupçonnés d’appartenir à une organisation criminelle et trois d’entre eux étaient mineurs au moment des faits. L’un des militants, Paul M., est aussi accusé d’avoir participé à l’agression d’un propriétaire de restaurant à Eisenach en Allemagne en 2019, un lieu supposé de rencontres néonazies.
Les avocats des suspects ont déclaré qu’ils se livraient pour éviter une condamnation à de longues peines de prison en Hongrie dans le cadre d’une procédure ne respectant pas l’État de droit.
D’après une source proche du dossier
Tensions diplomatiques et parallèles avec d’autres affaires
Cette affaire fait écho à d’autres cas récents impliquant des militants antifascistes. Le cas de l’activiste italienne Ilaria Salis, arrêtée pour des violences lors du même rassemblement à Budapest, avait entraîné des tensions diplomatiques entre l’Italie et la Hongrie l’an dernier quant à ses conditions de détention.
Elle rappelle également le procès du groupe d’extrême gauche emmené par la militante Lina E. en Allemagne, condamné en 2023 pour des attaques ciblant la mouvance néonazie. Ces différentes affaires illustrent la persistance des affrontements violents entre militants des deux extrêmes et les défis posés aux autorités pour y faire face.
Un dossier suivi de près par les autorités
Le parquet fédéral allemand a indiqué suivre ce dossier de près, les suspects étant soupçonnés d’appartenir à une organisation criminelle. Leur interpellation constitue une avancée notable dans une affaire symptomatique des tensions politiques qui traversent certains mouvements de jeunesse.
Au-delà du volet judiciaire, ce cas pose la question de la radicalisation de certains militants et de la réponse à apporter face à la violence politique. Il met aussi en lumière la dimension transnationale prise par les affrontements entre groupes extrémistes et les défis en matière de coopération judiciaire entre pays européens.
