Imaginez la scène : on est le 10 décembre 2025, Perpignan traîne une misérable lanterne rouge au classement du Top 14, un petit point en onze journées, et là, boum. Le club catalan sort l’artillerie lourde et annonce la signature de Sevu Reece pour trois saisons à partir de l’été 2026. Oui, vous avez bien lu : l’ailier des All Blacks, recordman absolu d’essais en Super Rugby, pose ses valises en Catalogne. Même si le club descend en Pro D2. Ce n’est plus un coup, c’est un séisme.
Le transfert dont personne n’osait rêver
Quand François Rivière, le président de l’USAP, avait teasé « une recrue qui va en scier plus d’un » juste avant Noël, peu imaginaient qu’il parlait d’un joueur de ce calibre. Sevu Reece, 28 ans, 36 sélections avec les All Blacks, 22 essais sous le maillot noir, 66 essais en Super Rugby (record historique). Un finisseur hors norme, capable de faire basculer un match en une accélération.
Et pourtant, c’est bien lui qui a dit oui à Perpignan. Pas à Toulouse, pas à La Rochelle, pas à un cador du Premiership ou du Japon. Perpignan. Le message est clair : l’USAP reste un club qui fait rêver, même dans la tempête.
Qui est vraiment Sevu Reece ?
Né à Fidji, arrivé en Nouvelle-Zélande à 18 ans, Reece a gravi tous les échelons à la vitesse de l’éclair. Repéré par Waikato, puis recruté par les Crusaders, il explose dès sa première saison complète en Super Rugby : 15 essais en 2019, meilleur joueur de la compétition. Depuis, il n’a jamais vraiment ralenté.
Ses stats parlent d’elles-mêmes :
- 66 essais en Super Rugby (record absolu)
- 22 essais en 37 sélections avec les All Blacks
- Champion Super Rugby 2019, 2022, 2023 avec les Crusaders
- Finaliste de la Coupe du monde 2023
Sur le terrain, c’est un cocktail explosif : vitesse de pointe élite, lecture du jeu diabolique, finition chirurgicale et une capacité rare à transformer une situation anodine en essai de 70 mètres. Les défenses du Top 14 risquent de faire des cauchemars.
Pourquoi Perpignan a réussi l’impossible
La question brûle toutes les lèvres : comment un club en pleine galère sportive a-t-il convaincu un joueur de ce niveau ? Plusieurs éléments entrent en jeu.
D’abord, le projet. François Rivière ne cache pas son ambition : remonter immédiatement en cas de descente et construire une équipe capable de jouer les premiers rôles rapidement. Reece arrive avec d’autres recrues de haut niveau déjà signées (les noms circulent, mais chut…). L’USAP prépare clairement un retour tonitruant.
Ensuite, la clause libératoire. Comme beaucoup de stars néo-zélandaises, Reece bénéficie d’une porte de sortie s’il n’est plus sélectionné chez les All Blacks. Avec l’émergence de jeunes loups comme Caleb Clarke ou Mark Tele’a, rien n’est garanti à long terme. Venir en Europe devient alors une option sérieuse.
Enfin, l’attrait du Top 14. Malgré les difficultés actuelles de Perpignan, le championnat français reste une vitrine exceptionnelle. Temps de jeu garanti, exposition médiatique, et un contrat de trois ans qui offre stabilité et gros salaire – on parle d’un package supérieur à 600 000 € annuels, hors bonus.
« Ce qui prouve que l’USAP reste un club qui attire beaucoup. Recrue internationale, non-JIFF… »
François Rivière, président de l’USAP
Et si Perpignan descend en Pro D2 ?
C’est la grande particularité de ce transfert : il est acté même en cas de relégation. Sources internes l’ont confirmé : Reece jouera à Perpignan, que ce soit en Top 14 ou en Pro D2.
Certains y voient un risque énorme. D’autres, la plus belle preuve d’ambition. Car soyons honnêtes : avec Reece dans l’effectif, la Pro D2 deviendrait une formalité. L’ailier fidjien-néo-zélandais marquerait probablement 25 essais dans la division inférieure et transformerait Aimé-Giral en fortress imprenable.
Les supporters catalans, eux, oscillent entre l’euphorie et l’incrédulité. Sur les réseaux, les réactions fusent :
Commentaires des supporters :
« Il va faire des ravages en Pro D2 »
« Sang et or + Reece = retour express en Top 14 »
« François Rivière vient de sauver notre saison… et les trois prochaines »
L’impact sportif immédiat (ou presque)
Attention, Reece n’arrive qu’en juillet 2026. Cela laisse encore dix-huit mois à l’USAP pour se sauver ou préparer une remontée express. Mais psychologiquement, l’effet est déjà énorme.
Les joueurs actuels savent qu’un phénomène mondial va les rejoindre. Les jeunes du centre de formation se disent qu’ils pourront côtoyer un All Black au quotidien. Les sponsors, eux, doivent déjà affûter leurs chéquiers.
Et pour les adversaires ? Imaginez le calendrier 2026-2027 (ou 2026 Pro D2) : affronter Perpignan avec Reece sur une aile, c’est déjà un handicap mental. Les défenses devront choisir : couvrir les avants catalans ou laisser des boulevards à l’ailier supersonique ?
Un précédent qui donne des frissons
Ce n’est pas la première fois qu’un club en difficulté réalise un coup magistral. Souvenez-vous de Montpellier en 2011 : relégué en Pro D2, le club héraultais avait recruté François Trinh-Duc, Fulgence Ouedraogo et Louis Picamoles en prêt… et était remonté dès la première tentative avec le titre de champion de Pro D2.
Perpignan peut viser encore plus haut. Avec Reece et les autres recrues attendues, l’objectif pourrait être non seulement la remontée immédiate, mais une place dans le top 6 dès le retour en Top 14. Voire plus.
Ce que ça dit du rugby français
Ce transfert est aussi une magnifique réponse à ceux qui disent le Top 14 en perte de vitesse. Malgré les difficultés financières de certains clubs, malgré les critiques sur le salary cap, le championnat français reste attractif pour les meilleurs joueurs du monde.
Reece aurait pu aller au Japon (gros salaire, peu de matchs), en Angleterre (exposition, niveau similaire) ou rester en Nouvelle-Zélande. Il a choisi la France. Et pas n’importe quel club français : le plus passionné, le plus sanguin, le plus catalan.
C’est un signal fort. Le rugby français garde son aura. Et quand un club comme Perpignan, même dans la tourmente, arrive à attirer un tel joueur, c’est tout le championnat qui en sort grandi.
Et maintenant ?
Les prochaines semaines risquent d’être riches en annonces. D’autres joueurs de calibre international seraient en discussions avancées avec l’USAP. Le projet catalan prend forme, et il commence à faire sérieusement peur.
Pour les supporters perpignanais, Noël arrive avec dix-neuf jours d’avance cette année. Et le plus beau cadeau est déjà sous le sapin : en 2026, Sevu Reece portera le maillot sang et or.
Le rugby, parfois, réserve des histoires folles. Celle-ci en fait définitivement partie.









