Une fièvre semble s’être emparée du débat politique ces derniers temps. Mais pas seulement dans l’hémicycle ou les plateaux télé. Jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir, un mal étrange se propage : l’obsession pour la série “La Fièvre”, diffusée en mars dernier sur Canal+. Emmanuel Macron lui-même y a fait allusion lors de son allocution annonçant la dissolution surprise de l’Assemblée nationale. Comme contaminé par la vision politique véhiculée par cette fiction.
La tentation d’une grille de lecture simpliste
Plutôt que de céder aux sirènes d’un scénario politique simpliste, Emmanuel Macron gagnerait sans doute à renouer avec la nuance et la complexité. À reconnaître la diversité des courants qui animent notre vie démocratique, sans les caricaturer en blocs monolithiques. Bref, à prendre ses distances avec une série, certes captivante, mais dont la grille de lecture peine à embrasser le réel.
Car si fièvre politique il y a, elle tient peut-être justement dans cette tentation de plaquer des schémas binaires sur un paysage autrement plus riche et contrasté. Le véritable remède ? Accepter le débat d’idées dans toute sa vigueur, sans céder à la dramaturgie artificiellement anxiogène d’un combat du Bien contre le Mal. Rien de tel pour faire retomber la température.
Plutôt que de céder aux sirènes d’un scénario politique simpliste, Emmanuel Macron gagnerait sans doute à renouer avec la nuance et la complexité. À reconnaître la diversité des courants qui animent notre vie démocratique, sans les caricaturer en blocs monolithiques. Bref, à prendre ses distances avec une série, certes captivante, mais dont la grille de lecture peine à embrasser le réel.
Car si fièvre politique il y a, elle tient peut-être justement dans cette tentation de plaquer des schémas binaires sur un paysage autrement plus riche et contrasté. Le véritable remède ? Accepter le débat d’idées dans toute sa vigueur, sans céder à la dramaturgie artificiellement anxiogène d’un combat du Bien contre le Mal. Rien de tel pour faire retomber la température.
Que raconte donc cette série pour avoir ainsi intoxiqué le chef de l’État et ses conseillers ? Son scénario met en scène un paysage politique français radicalisé, où un centre modéré et raisonnable se retrouve pris en étau entre deux extrêmes chauffés à blanc. Un schéma binaire que le Président semble vouloir plaquer sur la réalité, comme en témoigne son discours de dissolution.
Une fièvre qui s’est emparée ces dernières années du débat public et parlementaire dans notre pays.
– Emmanuel Macron, allocution du 27 mai 2024
En reprenant ainsi à son compte la rhétorique de la série, Emmanuel Macron cherche à disqualifier ses adversaires politiques, renvoyés dos à dos dans les «extrêmes». Une manière commode de se poser en rempart de la raison, en garant d’un centrisme éclairé. Mais cette grille de lecture reflète-t-elle vraiment la complexité du paysage politique actuel ?
Des «extrêmes» aux contours flous
Car qui sont exactement ces fameux «extrêmes» agités par la fièvre politique ? La définition reste pour le moins nébuleuse. Du côté de la gauche radicale, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) réunit certes des partis aux histoires et propositions distinctes. Mais peut-on pour autant les amalgamer dans un bloc homogène d’«extrémistes» ? La question mérite débat.
Idem du côté droit de l’échiquier politique. Si le Rassemblement national occupe indéniablement une position identitaire et souverainiste marquée, réduire son poids à une «extrême droite» uniforme semble bien rapide. Sans même parler de LR ou de Reconquête, dont le positionnement cadre mal avec ces étiquettes simplificatrices.
Une dramatisation du débat politique
Au-delà des imprécisions, cette rhétorique de la «fièvre politique» pose un autre problème : elle tend à dramatiser à l’excès le débat public. Comme si toute expression un peu vive relevait forcément d’une pathologie, d’un dérèglement dangereux. Une vision anxiogène, qui fait peu de cas de la vitalité démocratique.
Certes, les désaccords peuvent être profonds et les échanges musclés, surtout en période électorale. Mais faut-il pour autant y voir un symptôme morbide ? La confrontation des idées, même vigoureuse, n’est-elle pas le signe d’une démocratie vivante ? À trop vouloir «aseptiser» le débat, ne risque-t-on pas de le stériliser ?
Renouer avec la nuance et la complexité
Plutôt que de céder aux sirènes d’un scénario politique simpliste, Emmanuel Macron gagnerait sans doute à renouer avec la nuance et la complexité. À reconnaître la diversité des courants qui animent notre vie démocratique, sans les caricaturer en blocs monolithiques. Bref, à prendre ses distances avec une série, certes captivante, mais dont la grille de lecture peine à embrasser le réel.
Car si fièvre politique il y a, elle tient peut-être justement dans cette tentation de plaquer des schémas binaires sur un paysage autrement plus riche et contrasté. Le véritable remède ? Accepter le débat d’idées dans toute sa vigueur, sans céder à la dramaturgie artificiellement anxiogène d’un combat du Bien contre le Mal. Rien de tel pour faire retomber la température.
Que raconte donc cette série pour avoir ainsi intoxiqué le chef de l’État et ses conseillers ? Son scénario met en scène un paysage politique français radicalisé, où un centre modéré et raisonnable se retrouve pris en étau entre deux extrêmes chauffés à blanc. Un schéma binaire que le Président semble vouloir plaquer sur la réalité, comme en témoigne son discours de dissolution.
Une fièvre qui s’est emparée ces dernières années du débat public et parlementaire dans notre pays.
– Emmanuel Macron, allocution du 27 mai 2024
En reprenant ainsi à son compte la rhétorique de la série, Emmanuel Macron cherche à disqualifier ses adversaires politiques, renvoyés dos à dos dans les «extrêmes». Une manière commode de se poser en rempart de la raison, en garant d’un centrisme éclairé. Mais cette grille de lecture reflète-t-elle vraiment la complexité du paysage politique actuel ?
Des «extrêmes» aux contours flous
Car qui sont exactement ces fameux «extrêmes» agités par la fièvre politique ? La définition reste pour le moins nébuleuse. Du côté de la gauche radicale, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) réunit certes des partis aux histoires et propositions distinctes. Mais peut-on pour autant les amalgamer dans un bloc homogène d’«extrémistes» ? La question mérite débat.
Idem du côté droit de l’échiquier politique. Si le Rassemblement national occupe indéniablement une position identitaire et souverainiste marquée, réduire son poids à une «extrême droite» uniforme semble bien rapide. Sans même parler de LR ou de Reconquête, dont le positionnement cadre mal avec ces étiquettes simplificatrices.
Une dramatisation du débat politique
Au-delà des imprécisions, cette rhétorique de la «fièvre politique» pose un autre problème : elle tend à dramatiser à l’excès le débat public. Comme si toute expression un peu vive relevait forcément d’une pathologie, d’un dérèglement dangereux. Une vision anxiogène, qui fait peu de cas de la vitalité démocratique.
Certes, les désaccords peuvent être profonds et les échanges musclés, surtout en période électorale. Mais faut-il pour autant y voir un symptôme morbide ? La confrontation des idées, même vigoureuse, n’est-elle pas le signe d’une démocratie vivante ? À trop vouloir «aseptiser» le débat, ne risque-t-on pas de le stériliser ?
Renouer avec la nuance et la complexité
Plutôt que de céder aux sirènes d’un scénario politique simpliste, Emmanuel Macron gagnerait sans doute à renouer avec la nuance et la complexité. À reconnaître la diversité des courants qui animent notre vie démocratique, sans les caricaturer en blocs monolithiques. Bref, à prendre ses distances avec une série, certes captivante, mais dont la grille de lecture peine à embrasser le réel.
Car si fièvre politique il y a, elle tient peut-être justement dans cette tentation de plaquer des schémas binaires sur un paysage autrement plus riche et contrasté. Le véritable remède ? Accepter le débat d’idées dans toute sa vigueur, sans céder à la dramaturgie artificiellement anxiogène d’un combat du Bien contre le Mal. Rien de tel pour faire retomber la température.