Une page du WRC est sur le point de se tourner au 91e Rallye Monte-Carlo. Dans son jardin monégasque, Sébastien Ogier a fait parler son expérience et sa science des trajectoires pour creuser l’écart avant l’ultime spéciale du Col de Turini. Avec 18 secondes de marge sur son plus proche poursuivant, le Français est en passe de décrocher une 9e victoire record et de rentrer encore un peu plus dans la légende de l’épreuve.
Ogier, l’insatiable recordman
Malgré ses 39 ans et un palmarès long comme le bras, l’appétit du champion français est toujours intact. Sébastien Ogier a encore montré ce week-end qu’il était l’homme à battre sur les routes escarpées du Monte-Carlo. Avec une précision diabolique dans des conditions météo piégeuses, le pilote Toyota a fait le trou pour s’offrir une belle marge de sécurité avant le dénouement.
Avec Ogier, on ne peut jamais se reposer sur ses lauriers. C’est un compétiteur hors-norme qui pousse toujours dans ses retranchements.
Jari-Matti Latvala, directeur de Toyota Gazoo Racing
Le natif de Gap aura à cœur de ne pas flancher dans la dernière ligne droite pour offrir à Toyota un nouveau succès de prestige et enrichir encore un peu plus son immense palmarès sur ses terres. Une 9e victoire au Monte-Carlo lui permettrait de dépasser le légendaire Sébastien Loeb, qu’il avait déjà détrôné au nombre de titres mondiaux (8 contre 9).
Fourmaux, la sensation tricolore
Derrière l’intouchable Ogier, la bataille fait rage pour les places d’honneur. Et la belle surprise est venue d’Adrien Fourmaux. Le jeune Nordiste de chez M-Sport Ford pointe actuellement à une encourageante 3e place, à seulement 4 secondes du podium. Un coup d’éclat rendu possible par des choix de pneus audacieux lors de l’avant-dernière spéciale.
J’ai tout donné et ça a payé. Mes pneus Hankook tendre se sont révélés parfaits dans les portions sèches. De quoi me replacer pour le podium.
Adrien Fourmaux
Après une saison 2024 compliquée, le Français a su rebondir de la plus belle des manières en ce début d’année. De bon augure avant d’aborder le col de Turini, où il devra résister au retour du Gallois Elfyn Evans, en embuscade à 4 petites secondes.
Les choix de pneus au cœur de la stratégie
Dans un Monte-Carlo aux conditions changeantes, l’équation pneumatique a encore été déterminante. Entre les gommes tendres qui ont fait merveille sur le sec et les pneus cloutés indispensables dans les zones verglacées, il a fallu trouver le bon compromis.
Un jeu d’échecs auquel Adrien Fourmaux a su tirer son épingle du jeu, au contraire de pilotes plus expérimentés comme Elfyn Evans (Toyota) et Ott Tänak (M-Sport Ford). Les deux hommes ont opté pour des gommes inadaptées dans l’avant-dernière spéciale, laissant filer de précieux dixièmes.
Pilote | Pneus ES16 | Écart ES16 |
---|---|---|
Adrien Fourmaux | Hankook tendre | – |
Elfyn Evans | Michelin neige | + 17″5 |
Ott Tänak | Pirelli cloutés | + 27″8 |
Des écarts qui pourraient s’avérer décisifs au moment de l’emballage final dans le Turini, où les quatre pneus cloutés devraient cette fois faire loi si la neige et le verglas sont au rendez-vous comme attendu. Mais comme souvent au Monte-Carlo, la météo aura le dernier mot.
Le dénouement en apothéose dans le Turini
Fidèle à sa réputation, le Rallye Monte-Carlo nous promet donc une dernière spéciale à suspense dans le décor grandiose du Col de Turini. Les 18 km de lacets entre La Bollène-Vésubie et la Serre seront une nouvelle fois le juge de paix.
Si Sébastien Ogier semble avoir fait le plus dur pour aller chercher une victoire historique, le Français devra rester concentré jusqu’au bout pour éviter une mauvaise surpris. Car derrière, Adrien Fourmaux n’aura lui plus le droit à l’erreur pour aller chercher son premier podium en WRC, sous la menace d’Elfyn Evans.
Je vais tout donner dans le Turini et on verra bien. Il peut se passer tellement de choses dans cette spéciale dantesque. La moindre faute sera éliminatoire.
Adrien Fourmaux
De quoi nous promettre un final en apothéose pour clore en beauté cette 91e édition du plus mythique des rallyes. Verdict attendu vers 14h après une matinée qui s’annonce irrespirable. Une chose est sûre : le Monte-Carlo nous aura encore offert un spectacle intense et indécis jusqu’au bout !.