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Scandale à Limay : une prof menacée après un cours sur l’Enfer

Une prof de français accusée de blasphème et menacée par des élèves après un cours sur les représentations de l'Enfer. L'affaire secoue le lycée Condorcet de Limay depuis un mois...

Un climat de tension et d’intimidation s’est installé au lycée Condorcet de Limay dans les Yvelines, où une professeure de français est la cible de menaces et de pressions de la part d’élèves, qui l’accusent de blasphème envers l’islam. Son tort ? Avoir donné un cours sur les représentations de l’Enfer dans la littérature, sans montrer d’images liées à la religion musulmane.

Une simple demande d’élève vire au cauchemar

Tout commence courant octobre lors d’un cours intitulé « Bienvenue en Enfer », où l’enseignante évoque le thème de l’Enfer du Moyen-Âge au 18e siècle. Un élève lui demande alors de montrer des illustrations de l’Enfer musulman.

Soucieuse de ne pas heurter les sensibilités, elle explique avoir vu des images sur internet allant à l’encontre de ses valeurs et de celles des différentes confessions. Par respect, elle refuse de les exposer en classe mais précise que les élèves sont libres d’effectuer leurs propres recherches.

Un élève l’accuse de « propos graves » et la menace

C’est alors qu’un deuxième élève réagit vivement, accusant l’enseignante d’avoir dit quelque chose de « grave » en mentionnant le prophète avec des femmes en Enfer. Passant de l’accusation aux menaces à peine voilées, il lui demande ses horaires de fin de cours, lance des « faites attention en rentrant ».

Dans les jours qui suivent, le premier élève revient systématiquement à la charge, insistant de manière agressive pour que la professeure montre les représentations infernales de l’islam, relate une source proche du dossier. Malgré la pression, elle ne cède pas.

L’enseignante en arrêt, un établissement sous pression

Depuis, la professeure est en arrêt maladie. Une procédure disciplinaire a été engagée contre les deux élèves, qui seraient inconnus des services de police et ne présenteraient pas de signes de radicalisation. Mais l’affaire ne s’arrête pas là.

Des intrusions suspectes d’individus extérieurs dans l’établissement sèment l’inquiétude. « On a vraiment peur que ça fasse courir un risque au lycée », confie un membre du personnel. Les services de l’État ont été alertés et suivent le dossier de près.

Faire face aux pressions communautaires à l’école

Ce nouvel incident illustre les défis auxquels sont confrontés les enseignants face aux revendications religieuses et pressions communautaires qui s’invitent dans les salles de classe. Entre volonté d’apaisement, respect de la laïcité et liberté pédagogique, l’équilibre est parfois difficile à trouver.

Pour Jean-Pierre Obin, ancien inspecteur général de l’Éducation nationale et spécialiste de la laïcité, « il est essentiel de ne pas céder à ce type de pressions et de réaffirmer les valeurs de l’école républicaine. Les enseignants doivent pouvoir exercer leur métier sereinement, sans crainte pour leur sécurité ».

« Nous devons apporter un soutien total aux professeurs confrontés à ces situation, et travailler sur le long terme pour déconstruire les préjugés, favoriser l’esprit critique et le dialogue »

Un représentant du ministère de l’Éducation

Face à la montée des contestations religieuses, de nombreux acteurs appellent à renforcer la formation des enseignants et le travail de pédagogie auprès des élèves, pour construire une culture du respect et du vivre-ensemble, dans le cadre des valeurs laïques. Un défi majeur pour l’École, socle de la République.

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