InternationalPolitique

Royaume-Uni et Portugal : Reconnaissance Historique de la Palestine

Le Royaume-Uni et le Portugal reconnaissent la Palestine ce dimanche, défiant pressions américaines et israéliennes. Quelles conséquences pour la paix au Moyen-Orient ? Lisez pour en savoir plus...

Pourquoi des nations historiquement alliées à Israël changent-elles de cap pour reconnaître l’État palestinien ? Ce dimanche, le Royaume-Uni et le Portugal s’apprêtent à franchir une étape diplomatique majeure, défiant les pressions des États-Unis et d’Israël. Cette décision, prise à la veille de l’Assemblée générale de l’ONU, s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient, marquées par l’intensification du conflit à Gaza et une situation humanitaire alarmante. Alors que la communauté internationale se divise sur la question palestinienne, ce geste symbolique pourrait redéfinir les dynamiques de paix dans la région.

Un Tournant Diplomatique aux Enjeux Mondiaux

La reconnaissance de l’État palestinien par le Royaume-Uni et le Portugal intervient dans un climat géopolitique tendu. Ces deux pays, traditionnellement alignés sur les positions pro-israéliennes, rejoignent un nombre croissant de nations ayant franchi ce pas symbolique ces derniers mois. Cette décision s’inscrit dans un mouvement plus large, alors que l’offensive militaire israélienne à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas en 2023, continue de susciter des critiques internationales. Mais qu’est-ce qui motive ce changement d’approche ?

Le Contexte : Une Crise Humanitaire et Politique

Depuis l’attaque du Hamas en octobre 2023, qui a causé la mort de 1 219 personnes, majoritairement des civils, Israël a lancé une vaste campagne militaire à Gaza. Selon les autorités locales, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65 062 Palestiniens, en majorité des civils, aggravant une crise humanitaire déjà critique. L’ONU a déclaré un état de famine dans la bande de Gaza, où près d’un demi-million de personnes ont fui les combats, notamment à Gaza-ville.

« La reconnaissance d’un État palestinien est une conséquence de la grave expansion que nous observons en Cisjordanie », a déclaré un haut responsable britannique.

Parallèlement, la situation en Cisjordanie préoccupe la communauté internationale. L’expansion des colonies israéliennes, notamment le projet controversé E1, menace de couper ce territoire palestinien en deux, rendant la solution à deux États de plus en plus difficile à envisager. Ce projet, qui prévoit la construction de 3 400 logements, a été dénoncé par l’ONU comme un obstacle majeur à la paix.

Pourquoi le Royaume-Uni Change de Cap ?

Le Royaume-Uni, sous l’impulsion de son Premier ministre Keir Starmer, a conditionné cette reconnaissance à des engagements israéliens, notamment un cessez-le-feu à Gaza. Face à l’absence de progrès et à la détérioration de la situation, Londres a décidé d’agir. Cette démarche, selon Starmer, vise à soutenir un processus de paix véritable, malgré les critiques virulentes du Premier ministre israélien, qui a accusé le Royaume-Uni de « récompenser le terrorisme ».

Cette reconnaissance marque un tournant dans la diplomatie britannique, longtemps perçue comme un soutien indéfectible d’Israël.

Pour le Royaume-Uni, ce geste est aussi une réponse à la montée de la violence des colons en Cisjordanie et à l’escalade des tensions à Gaza. Le vice-Premier ministre David Lammy a souligné l’urgence de libérer les otages et d’éliminer toute influence du Hamas, tout en réaffirmant l’importance d’une solution diplomatique.

Le Portugal : Une Position Humanitaire

De son côté, le Portugal a justifié sa reconnaissance par l’évolution préoccupante du conflit. Lisbonne pointe du doigt la crise humanitaire à Gaza et les menaces d’annexion en Cisjordanie. Cette décision, annoncée dès juillet, s’inscrit dans une volonté de promouvoir une solution à deux États, perçue comme la seule voie viable pour une paix durable.

Le ministère des Affaires étrangères portugais a confirmé que cette reconnaissance serait officialisée ce dimanche 21 septembre, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU. Ce geste intervient alors que Lisbonne cherche à renforcer son rôle dans la diplomatie internationale, en s’alignant sur des valeurs humanitaires.

Un Mouvement International Croissant

Le Royaume-Uni et le Portugal ne sont pas seuls. Environ 75 % des 193 États membres de l’ONU reconnaissent déjà l’État palestinien, proclamé en 1988 par la direction palestinienne en exil. Ces derniers mois, plusieurs pays européens et d’autres régions ont franchi ce pas, galvanisés par l’intensification du conflit et les accusations de violations des droits humains.

Un sommet coprésidé par la France et l’Arabie saoudite, prévu ce lundi, devrait voir une dizaine d’autres pays confirmer leur reconnaissance. Ce mouvement diplomatique, bien que symbolique, envoie un message clair : la communauté internationale cherche à rééquilibrer le dialogue en faveur d’une solution négociée.

  • Reconnaissance croissante de l’État palestinien par des nations occidentales.
  • Pressions accrues sur Israël pour un cessez-le-feu et des négociations.
  • Crise humanitaire à Gaza : famine déclarée et déplacements massifs.
  • Projet E1 en Cisjordanie : menace sur la solution à deux États.

Les Réactions et Controverses

La décision du Royaume-Uni et du Portugal a suscité des réactions mitigées. Si de nombreux observateurs saluent ce pas comme un signal fort en faveur de la paix, Israël y voit une provocation. Le Premier ministre israélien a dénoncé une démarche qui, selon lui, légitime les actions du Hamas. Cette critique reflète les tensions croissantes entre Israël et certains de ses alliés traditionnels.

« En ce qui concerne Gaza, il ne peut y avoir aucune place pour le Hamas », a insisté David Lammy, soulignant la nécessité de libérer les otages.

Par ailleurs, une commission d’enquête de l’ONU a récemment accusé Israël de commettre un génocide à Gaza, une allégation fermement rejetée par les autorités israéliennes. Ce rapport, publié mardi, a renforcé les critiques internationales et alimenté le débat sur la reconnaissance de la Palestine.

Vers une Solution à Deux États ?

La solution à deux États, qui prévoit la coexistence d’un État palestinien et d’Israël, reste au cœur des discussions internationales. Cependant, les obstacles sont nombreux : expansion des colonies, violence en Cisjordanie, crise humanitaire à Gaza et divisions au sein de la communauté internationale. La reconnaissance de l’État palestinien par des pays comme le Royaume-Uni et le Portugal pourrait-elle relancer ce processus ?

Pour beaucoup, cette démarche est un premier pas vers une pression accrue sur Israël pour négocier. Cependant, sans un cessez-le-feu immédiat et des engagements concrets des deux parties, la paix reste hors de portée. La situation à Gaza, où l’armée israélienne intensifie ses opérations, complique davantage les perspectives de dialogue.

Les Défis de la Reconnaissance

Reconnaître l’État palestinien est un geste symbolique, mais ses implications sont complexes. D’une part, il renforce la légitimité internationale de la cause palestinienne. D’autre part, il risque d’accentuer les tensions avec Israël et ses alliés, notamment les États-Unis, qui exercent des pressions pour freiner ce mouvement.

Pays Date de reconnaissance Contexte
Royaume-Uni 21 septembre 2025 Crise humanitaire à Gaza, projet E1 en Cisjordanie
Portugal 21 septembre 2025 Violence des colons, menace d’annexion

En outre, la reconnaissance ne résout pas les défis pratiques : la Palestine reste un territoire fragmenté, avec Gaza sous blocus et la Cisjordanie sous occupation partielle. Les divisions internes, notamment entre le Hamas et l’Autorité palestinienne, compliquent également la mise en œuvre d’une gouvernance unifiée.

Quel Avenir pour la Paix ?

Alors que l’Assemblée générale de l’ONU s’ouvre, les regards se tournent vers les leaders mondiaux. Le sommet franco-saoudien de lundi pourrait marquer un tournant, avec d’autres pays prêts à reconnaître la Palestine. Mais la route vers la paix reste semée d’embûches. La communauté internationale doit-elle accentuer la pression sur Israël, ou chercher un dialogue plus inclusif ?

Pour l’heure, la reconnaissance de l’État palestinien par le Royaume-Uni et le Portugal envoie un message fort : la solution à deux États reste une priorité pour une partie croissante du monde. Reste à savoir si ce geste symbolique se traduira par des avancées concrètes, dans une région où la paix semble plus fragile que jamais.

La reconnaissance de la Palestine : un pas vers la paix ou une nouvelle source de tensions ?

En conclusion, ce dimanche 21 septembre 2025 marque une date clé dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. Les décisions du Royaume-Uni et du Portugal, bien que symboliques, pourraient redessiner les contours de la diplomatie internationale. Mais sans un engagement collectif pour un cessez-le-feu et des négociations inclusives, l’espoir d’une paix durable reste incertain.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.