Lundi, le secrétaire d’État américain Marco Rubio est arrivé en Arabie saoudite pour une visite diplomatique de haute importance. Dès son arrivée, il a été reçu par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, selon des sources proches de la rencontre. Cette entrevue intervient dans un contexte de fortes tensions au Moyen-Orient, notamment dans la bande de Gaza.
D’après ces mêmes sources, les discussions entre M. Rubio et le prince héritier ont porté en grande partie sur la situation à Gaza. Le secrétaire d’État américain venait en effet d’Israël, où il avait réaffirmé le soutien indéfectible des États-Unis au Premier ministre Benjamin Netanyahu. Une position qui semble donner carte blanche à Israël concernant la bande de Gaza.
Trump propose de prendre le contrôle de Gaza
La visite de Marco Rubio en Arabie saoudite s’inscrit dans le sillage de la proposition choc du président américain Donald Trump. Ce dernier a en effet suggéré que les États-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza, en déplaçant les Palestiniens vers la Jordanie et l’Égypte. Pour M. Trump, ce territoire dévasté par des années de conflit serait devenu inhabitable.
Sans surprise, cette proposition a provoqué un tollé dans le monde arabe et au-delà. Les pays de la région ont fermement rejeté toute idée de déplacement de populations palestiniennes. La rencontre entre Marco Rubio et Mohammed ben Salmane devait donc permettre d’apaiser les tensions et de clarifier la position américaine.
L’Arabie saoudite, un acteur clé pour Washington
Au-delà de la question palestinienne, l’Arabie saoudite occupe une place centrale dans la stratégie régionale de l’administration Trump. Washington souhaite en effet encourager un rapprochement entre Riyad et Israël, dans le cadre d’une normalisation plus large des relations entre l’État hébreu et les pays arabes.
Dans cette optique, la visite de Marco Rubio vise à rassurer les dirigeants saoudiens et à maintenir des canaux de communication ouverts. Les États-Unis ont besoin du soutien de l’Arabie saoudite pour faire avancer leur agenda au Moyen-Orient, que ce soit sur le dossier israélo-palestinien ou face à l’Iran.
Une rencontre russo-américaine en perspective
La tournée de Marco Rubio devrait culminer mardi avec une rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Cette entrevue fait suite à un appel téléphonique la semaine dernière entre les présidents Trump et Poutine, au cours duquel ils ont convenu de tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine.
Cette initiative diplomatique a suscité l’inquiétude de Kiev et des Européens, qui craignent d’être mis à l’écart. La rencontre Rubio-Lavrov sera donc scrutée de près, alors qu’un sommet États-Unis-Russie pourrait se profiler, potentiellement en Arabie saoudite.
Une diplomatie américaine offensive
À travers la visite de Marco Rubio, l’administration Trump démontre sa volonté de peser sur les équilibres géopolitiques au Moyen-Orient. Malgré les critiques suscitées par certaines de ses propositions, Washington entend jouer un rôle moteur dans la résolution des conflits qui secouent la région.
Reste à savoir si cette stratégie offensive portera ses fruits. Entre les tensions israélo-palestiniennes, le dossier du nucléaire iranien et la guerre en Ukraine, les défis sont nombreux. La rencontre entre Marco Rubio et Mohammed ben Salmane n’est qu’une étape dans une séquence diplomatique à hauts risques pour les États-Unis et leurs alliés.
