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Remous au FDP suite à un plan de rupture de coalition en Allemagne

En Allemagne, le FDP secoué par un scandale : la révélation d'un plan interne visant à faire tomber la coalition au pouvoir provoque deux démissions. L'affaire fragilise les libéraux à l'approche d'élections cruciales...

L’Allemagne est actuellement secouée par un scandale politique qui ébranle le parti libéral FDP. Il a été révélé que les dirigeants du parti avaient préparé en coulisses un plan baptisé « D-Day » visant à provoquer la rupture de la coalition gouvernementale à laquelle ils appartenaient, menant ainsi à la chute du chancelier Olaf Scholz.

Cette affaire a d’ores et déjà fait deux victimes au sein du FDP. Le secrétaire général du parti Bijan Djir-Sarai ainsi qu’un autre haut responsable ont annoncé leur démission ce vendredi, endossant la responsabilité de ce document explosif qui employait un vocabulaire guerrier comme « champ de bataille » pour évoquer la manœuvre politique envisagée.

Un « D-Day » qui passe mal

L’hebdomadaire Der Spiegel a fustigé l’utilisation de l’expression « D-Day », référence au débarquement des Alliés en Normandie en 1944 pour combattre l’Allemagne nazie, la jugeant déplacée et « oublieuse de l’histoire ». Le document, dont des extraits avaient fuité dans la presse, a finalement été rendu public jeudi soir par le FDP lui-même.

Il en ressort que le parti travaillait de façon ciblée, à coups de provocations, à une rupture avec ses partenaires de coalition, le parti social-démocrate SPD du chancelier Scholz et les écologistes. Une stratégie qui a porté ses fruits puisque l’alliance a fini par voler en éclats le 6 novembre avec le limogeage brutal du chef du FDP Christian Lindner, alors ministre des Finances, par Olaf Scholz.

Le FDP fragilisé avant des élections cruciales

Mais les récentes révélations affaiblissent considérablement Christian Lindner et son parti, crédité d’à peine 4,5% des intentions de vote dans les sondages. À ce niveau, le FDP pourrait ne plus avoir de députés au Bundestag à l’issue des élections anticipées prévues le 23 février.

Les démissions de vendredi privent en outre le parti de deux figures clés pour l’organisation de la campagne. Bijan Djir-Sarai a réaffirmé ne pas avoir eu personnellement connaissance du document incriminé, « ni de sa création, ni de son orientation ». De son côté, Christian Lindner s’est défendu dans la Rheinische Post, assurant qu’au vu des « disputes » au sein de la coalition, le FDP avait « envisagé toutes les options pendant des mois », y compris une rupture, ce qui « ne surprendra personne ».

Vers un rebattage des cartes politique

L’implosion du gouvernement, due à des désaccords insurmontables sur les politiques budgétaire et économique, va donc conduire les Allemands aux urnes en février. Selon les derniers sondages :

  • Les conservateurs de la CDU/CSU sont donnés en tête avec 33% des intentions de vote
  • L’extrême droite de l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) arrive en deuxième position avec 19%
  • Le SPD d’Olaf Scholz ferme le podium avec seulement 15% des voix

Le paysage politique allemand pourrait donc être profondément remanié au terme de ce scrutin anticipé provoqué par une crise gouvernementale d’une rare intensité. L’électeur tranchera et décidera du sort du FDP, parti au cœur de la tourmente suite à la révélation de son plan à double tranchant pour faire chuter ses propres alliés.

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