La ville de Pau a été le théâtre d’une série d’incendies criminels qui ont semé la terreur au printemps 2022. Pas moins de 16 appartements, 8 voitures et un restaurant ont été ravagés par les flammes en l’espace de quelques semaines. Le coupable, un réfugié soudanais nommé Fataharhman Awad Allah Abdalkrem, vient d’être condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour ces faits.
Une vague d’incendies inexpliqués
Tout a commencé dans la nuit du 18 au 19 mars 2022, lorsque deux voitures ont été incendiées rue Darrichon et passage des Alliés à Pau. Quelques semaines plus tard, dans la nuit du 3 au 4 mai, c’est un immeuble de la rue Henri-Faisans qui a été ravagé par les flammes. La même nuit, sept véhicules ont brûlé dans le quartier Saragosse. Enfin, le 12 mai, le presbytère de l’église Saint-Pierre a été cambriolé et incendié.
Au total, ce sont 16 appartements, 8 voitures et un restaurant qui ont été détruits, causant d’importants dégâts matériels et traumatisant de nombreuses victimes. Lors du procès, celles-ci sont venues témoigner de l’impact de ces sinistres sur leur quotidien.
Une étudiante grièvement blessée
Parmi les victimes, le cas de Laurence a particulièrement marqué les esprits. Cette étudiante habitait l’immeuble de la rue Henri-Faisans incendié dans la nuit du 3 au 4 mai. Réveillée par les flammes, elle a dû sauter du 2ème étage pour échapper au brasier, se blessant grièvement. Aujourd’hui, elle se considère miraculée de pouvoir assister au procès de son agresseur. Son avocate a souligné le combat de cette “battante” qui a vécu “la peur de mourir coincée dans son appartement”.
Comment peut-on avoir vu ça et recommencer encore ?
Me Marie Merrien, avocate de Laurence
Le coupable condamné à 10 ans de prison
L’auteur de cette série noire, Fataharhman Awad Allah Abdalkrem, est un réfugié soudanais de 28 ans qui vivait à Pau depuis quelques années. Lors de son procès, il n’a pas su expliquer son geste, indiquant seulement avoir agi sous l’emprise de l’alcool. Des experts psychiatres ont relevé une altération de son discernement.
Le parquet avait requis 12 ans de réclusion criminelle ainsi qu’une interdiction définitive du territoire français. Finalement, la cour a condamné le réfugié à 10 ans de prison, sans prononcer d’interdiction de séjour. Une peine “juste” selon Laurence, qui estime qu’un renvoi au Soudan “aurait abouti à sa mort”.
Une ville marquée
Au-delà des dégâts matériels et des blessures physiques, ces incendies à répétition ont profondément choqué les habitants de Pau. Beaucoup ont perdu tous leurs biens et peinent à se reconstruire psychologiquement. La ville tente de panser ses plaies, mais le traumatisme reste vif.
Cette affaire soulève également des questions sur l’accueil et l’accompagnement des réfugiés. Isolé et fragilisé psychologiquement, Fataharhman Awad Allah Abdalkrem a basculé dans un délire criminel aux lourdes conséquences. Un drame qui aurait peut-être pu être évité avec une meilleure prise en charge.
Alors que le coupable a été condamné et écroué, les victimes, elles, tentent de se reconstruire pas à pas. La ville de Pau espère tourner la page de cet épisode douloureux et envisage l’avenir avec davantage de sérénité, malgré les cicatrices laissées par ces incendies meurtriers.
