ActualitésSociété

Récidiviste refoulé du service immigration menace des fonctionnaires

Refoulé du service immigration, il s'en prend violemment à des fonctionnaires avant de les menacer de mort. Déjà 18 condamnations au casier, ce récidiviste vient d'écoper d'un an ferme. Un cas révélateur des tensions croissantes aux guichets des préfectures...

Les guichets des services d’immigration des préfectures sont de plus en plus le théâtre de scènes de tension, comme l’illustre le cas de Souleyman M., 38 ans, qui vient d’être condamné à un an de prison ferme pour une série d’outrages et de menaces de mort proférées à l’encontre de fonctionnaires. Un cas symptomatique des défis auxquels sont confrontés au quotidien les agents chargés d’accueillir un public souvent en grande précarité.

Un refus qui passe mal

Tout commence le 23 mai dernier, quand Souleyman M. se présente au service immigration de la préfecture de Chambéry, en Savoie. L’homme, décrit comme particulièrement énervé et insistant, exige d’être reçu immédiatement au guichet. Mais sans rendez-vous, impossible d’accéder au service, lui explique l’agent de filtrage. Une fin de non-recevoir qui déclenche la colère du trentenaire:

« Enfoiré de fils de p… », lance-t-il au fonctionnaire.

Devant le tribunal qui le jugeait ce lundi pour ces faits, le prévenu a tenté de minimiser son attitude, expliquant ne pas savoir lire ni écrire, et être incapable de prendre un rendez-vous en ligne comme l’exige le protocole. Mais son comportement ce jour-là a été jugé suffisamment agressif et menaçant pour que l’agent déclenche une alerte.

De la préfecture au commissariat

Quelques heures plus tard, c’est au commissariat que Souleyman M. s’en prend violemment à une policière venue l’interpeller. Cette dernière aura même droit à des menaces explicites :

« Je vais te charcler toi et tes gosses, tu ne feras plus la belle ! »

Des propos confirmés par la fonctionnaire, qui a confié à la barre avoir « véritablement peur qu’il la retrouve, elle et ses enfants ». Là encore, le mis en cause a nié en bloc, contestant avoir insulté ou menacé quiconque.

Un an de prison dont six mois ferme

Mais son lourd passé judiciaire n’a pas joué en sa faveur. Avec déjà 18 mentions à son casier, cet homme tout juste sorti de détention fin janvier et en période probatoire au moment des faits, est un récidiviste « épidermique » de l’outrage et de la rébellion, selon les mots du procureur. Un an auparavant, il s’en était également pris à une surveillante pénitentiaire.

Le tribunal a finalement suivi les réquisitions du parquet et condamné le trentenaire à un an de prison dont six mois ferme. Souleyman M. a été immédiatement écroué à l’issue de l’audience. Un épilogue presque attendu pour cet homme décrit par la justice comme un « récalcitrant à l’autorité ».

Les services d’immigration sous pression

Au-delà du cas individuel, cette affaire met en lumière les conditions de plus en plus difficiles dans lesquelles travaillent les agents des services d’immigration. Face à un public souvent fragile, en demande de papiers, de régularisation ou de renseignements, la tension peut rapidement monter.

Les préfectures ont bien tenté de s’adapter, en instaurant des systèmes de prise de rendez-vous en ligne censés fluidifier les files d’attente et les procédures. Mais tous les usagers ne sont pas égaux face au numérique. Et les refus de guichet, faute de créneau ou de dossier complet, sont légion, engendrant frustration et incompréhension.

Dans ce contexte, insultes et menaces sont presque devenues le lot quotidien pour ces fonctionnaires en première ligne. Mais l’administration reste ferme : hors de question de céder face à la violence. À travers la condamnation exemplaire de Souleyman M., elle entend bien faire passer un message clair. Les outrages au service public ne resteront pas impunis.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.