Une nouvelle tragédie a endeuillé la République Démocratique du Congo ce vendredi 21 juin. Dans la province instable de l’Ituri, riche en minerais, plus d’une vingtaine de civils ont été tués lors d’une attaque meurtrière attribuée à une milice locale. Ce drame rappelle la précarité de la situation sécuritaire dans l’est du pays, où les populations civiles sont les premières victimes des conflits.
L’Ituri, une province déchirée par les violences
Située dans le nord-est de la RDC, à la frontière avec l’Ouganda, l’Ituri est une région riche en ressources naturelles, notamment en or. Malheureusement, ces richesses attisent les convoitises et alimentent les conflits entre groupes armés. Depuis plusieurs années, la province est le théâtre d’affrontements meurtriers entre les communautés Lendu et Hema, sur fond de tensions ethniques et de lutte pour le contrôle des minerais.
Les milices, fléau de la région
Parmi les acteurs de cette violence, on retrouve de nombreuses milices locales, dont la tristement célèbre Codeco (Coopérative pour le développement du Congo). Ce groupe armé, qui prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu, est accusé de nombreuses exactions contre les civils. C’est à cette milice qu’est attribuée la tuerie de ce vendredi 21 juin.
Les violences en Ituri ont fait plus de 1000 morts et des centaines de milliers de déplacés depuis décembre 2017.
– rapport de l’ONU, janvier 2023
Les civils, premières victimes
Comme souvent dans les conflits, ce sont les populations civiles qui paient le plus lourd tribut. Prises entre les feux des différents groupes armés, elles subissent des violences inouïes : massacres, viols, déplacements forcés… Un cercle vicieux de représailles communautaires qui semble sans fin. Malgré les efforts des casques bleus de la MONUSCO (Mission de l’ONU en RDC), la situation reste très précaire.
- Plus de 200 000 déplacés internes dans la province
- Des dizaines de villages incendiés
- De nombreux civils traumatisés
Quelles perspectives de paix ?
Face à ce drame, les autorités congolaises et la communauté internationale semblent impuissantes. Malgré des appels au calme et des tentatives de dialogue, les violences perdurent. Beaucoup pointent du doigt le rôle trouble joué par les pays voisins, accusés de soutenir certains groupes rebelles. Tant que les causes profondes du conflit ne seront pas traitées (pauvreté, accès aux ressources, tensions communautaires…), il y a peu d’espoir d’une paix durable.
Cette nouvelle tuerie en Ituri nous rappelle tragiquement que derrière les enjeux géopolitiques et économiques, ce sont des vies humaines qui sont brisées chaque jour. Des hommes, des femmes, des enfants qui aspirent simplement à vivre en paix sur leur terre. Il est temps que la RDC et la communauté internationale prennent la mesure de ce drame et agissent concrètement pour y mettre un terme. Car chaque jour qui passe, c’est un peu plus d’innocents qui tombent sous les balles de la haine et de la folie meurtrière.
