Après quatre mois d’un procès hors norme, le verdict tant attendu dans l’affaire des viols de Mazan est enfin tombé. Dominique Pelicot, 71 ans, accusé d’avoir drogué et violé son ex-femme pendant près de 10 ans, a écopé de la peine maximale : 20 ans de réclusion criminelle pour « viols aggravés ».
Le procès d’un « prédateur » aux multiples déviances sexuelles
Depuis le début du procès le 17 septembre dernier, Dominique Pelicot est apparu comme un homme aux deux visages. Malgré ses problèmes de santé, l’ancien électricien a reconnu dès les premiers jours avoir « une face A et une face B », avouant ses nombreuses déviances sexuelles comme le candaulisme et la somnophilie. « On ne naît pas pervers, on le devient », avait-il déclaré.
Décrit tour à tour comme un « ogre », un « violeur en série digne de Netflix », ou encore un « génie de la manipulation », Dominique Pelicot a été dépeint par les avocats de la défense comme le « chef d’orchestre » d’un système criminel basé sur la soumission chimique.
« Les murs de la maison de Mazan sont devenus les murs du labyrinthe où il dévore Gisèle Pelicot »
Maître Crépin-Dehaene, avocate de la défense
Un procès éprouvant pour toutes les parties
Ce procès fleuve, ultra médiatisé, aura mis à rude épreuve les différents acteurs judiciaires. Les avocats de la défense ont dû faire face à une pression sans précédent de l’opinion publique. De son côté, Maître Béatrice Zavarro, avocate de Dominique Pelicot, s’est retrouvée bien seule pour tenter d’humaniser son client, qu’elle a refusé de qualifier de « diable ».
Pour les victimes, en premier lieu Gisèle Pelicot, ce procès aura été l’occasion de briser le silence. Mais les débats ont aussi ravivé de douloureux souvenirs, mettant en lumière le parcours chaotique de nombreux accusés, eux-mêmes victimes de violences sexuelles par le passé.
Des zones d’ombre persistent sur le passé de Dominique Pelicot
Si le procès a permis de démanteler le système criminel de Mazan, il n’a pas permis de lever totalement le voile sur la personnalité trouble de Dominique Pelicot. Le septuagénaire reste en effet mis en examen dans deux autres affaires de meurtres non résolus datant des années 90. Des dossiers sur lesquels il n’a pas souhaité s’exprimer durant l’audience.
Avec ce verdict, c’est une page sordide qui se tourne. Mais pour les victimes, le chemin de la reconstruction sera encore long. Quant à Dominique Pelicot, même s’il n’a pas exclu de faire appel, il sait désormais qu’il finira probablement ses jours en prison. Le point final d’une affaire hors norme qui aura profondément marqué les annales judiciaires françaises.
