En ce jeudi 19 décembre, dès 8 heures du matin, les abords du palais de justice d’Avignon étaient noirs de monde. Plus d’une centaine de personnes s’étaient en effet donné rendez-vous, dans l’attente fébrile du verdict du procès des viols de Mazan qui a tenu en haleine la France entière. Une mobilisation sans précédent en soutien à Gisèle Pelicot, cette femme de 72 ans qui a eu le courage de briser le silence sur l’enfer qu’elle a vécu pendant des années.
Une foule unie derrière Gisèle Pelicot
Dans la pénombre matinale, les visages étaient graves et concentrés. Beaucoup arboraient des pancartes avec des messages forts : « Case prison pour tous », « Merci pour votre courage Gisèle Pélicot ». L’émotion était palpable parmi ces femmes et ces hommes de tous âges et de tous horizons, réunis dans un même élan de solidarité envers celle qui a osé dire tout haut ce que beaucoup taisent encore.
Car au-delà de Gisèle Pelicot, c’est toute la question des violences faites aux femmes qui était au cœur de ce rassemblement citoyen. Comme l’expliquait avec force cette manifestante :
On est là pour que la honte change enfin de camp. Pour que la parole des victimes soit entendue et respectée. Le procès de Mazan doit marquer un tournant.
Le combat d’une vie
Quand Gisèle Pelicot est arrivée au tribunal, elle a été accueillie par une haie d’honneur et une ovation nourrie. Malgré l’enjeu, elle est apparue digne et combative, portée par le soutien indéfectible de ses proches. Son avocate n’a pas manqué de saluer « le courage exceptionnel » de sa cliente, qui mène ce combat éprouvant depuis des années.
Car derrière ce procès fleuve aux allures de marathon judiciaire, il y a d’abord le calvaire sans nom vécu par Gisèle Pelicot. Mariée en 1974 à Dominique Pelicot, un notable respecté de Mazan, elle subit très vite la loi implacable de celui qui se révèle être un pervers narcissique d’une redoutable intelligence.
Un huis clos infernal
Séquestrée, droguée, violée à répétition par son mari et « prêtée » à d’autres hommes lors de soirées sordides, Gisèle Pelicot mettra des années à trouver la force de fuir ce huis clos infernal. Un témoignage glaçant qui en dit long sur l’emprise et la perversité des bourreaux, comme sur la terreur et la honte ressenties par les victimes de violences conjugales.
La parole libérée des victimes
Dans le sillage de Gisèle Pelicot, d’autres victimes présumées de ce réseau de viols ont peu à peu surmonté leurs craintes pour témoigner et porter plainte. Avec ce procès, c’est tout un système de domination et d’omerta qui s’est fissuré, ouvrant la voie à une prise de conscience collective.
Un verdict historique
Un peu avant 10h30, la foule a retenu son souffle pour écouter religieusement le délibéré de la cour. Et le verdict est tombé comme un couperet : 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale, pour Dominique Pelicot, reconnu coupable de viols aggravés sur son épouse. Ses co-accusés ont tous été déclarés coupables eux aussi, écopant de lourdes peines.
Un jugement historique, qui marque une victoire pour Gisèle Pelicot et toutes les victimes de violences sexuelles. Des larmes de soulagement ont coulé, des cris de joie ont retenti, des étreintes émues ont scellé ce moment suspendu dans le temps. Comme le déclarait, très émue, une militante à la sortie du tribunal :
C’est un immense espoir pour toutes les femmes. La justice a reconnu les souffrances de Gisèle et l’ampleur de ce système d’agressions. Les choses bougent enfin, il faut continuer le combat !
La société face à ses démons
Car au-delà de la dimension pénale, l’affaire de Mazan est surtout un révélateur cruel de la persistance des violences sexistes et sexuelles dans notre société. Un fléau qui gangrène encore trop de foyers, trop de vies brisées dans l’indifférence ou le déni. Les associations tirent d’ailleurs la sonnette d’alarme :
- En France, 1 femme sur 10 est victime de violences conjugales
- Seulement 19% des victimes de viol portent plainte
- 94 000 femmes subissent un viol ou une tentative de viol chaque année
Face à ce constat alarmant, le procès de Mazan fait figure de combat d’avant-garde. En brisant la loi du silence, en imposant la reconnaissance judiciaire des crimes subis, il ouvre une brèche salutaire dans ce qui s’apparente encore trop souvent à une chape de plomb sociétale. La société tout entière doit maintenant regarder ses démons en face et agir.
Bousculer les mentalités
Car c’est bien un changement profond des mentalités qui est en jeu. Mieux repérer et prendre en charge les victimes, mieux former policiers et magistrats, durcir les sanctions contre les agresseurs, mettre en place une véritable culture de l’égalité et du respect dès le plus jeune âge… Les chantiers sont nombreux et urgents pour endiguer ce fléau. Le gouvernement s’est d’ailleurs engagé à faire de la lutte contre les violences conjugales une priorité du quinquennat.
La mobilisation inédite autour du procès de Mazan montre en tout cas que les lignes bougent. Par son ampleur, sa médiatisation, ses répercussions, ce dossier restera comme un tournant majeur dans la libération de la parole des victimes et la prise de conscience collective des violences faites aux femmes. Le combat est loin d’être gagné, mais une étape cruciale a été franchie. Pour que le courage de Gisèle Pelicot n’ait pas été vain.
Quand Gisèle Pelicot est arrivée au tribunal, elle a été accueillie par une haie d’honneur et une ovation nourrie. Malgré l’enjeu, elle est apparue digne et combative, portée par le soutien indéfectible de ses proches. Son avocate n’a pas manqué de saluer « le courage exceptionnel » de sa cliente, qui mène ce combat éprouvant depuis des années.
Car derrière ce procès fleuve aux allures de marathon judiciaire, il y a d’abord le calvaire sans nom vécu par Gisèle Pelicot. Mariée en 1974 à Dominique Pelicot, un notable respecté de Mazan, elle subit très vite la loi implacable de celui qui se révèle être un pervers narcissique d’une redoutable intelligence.
Un huis clos infernal
Séquestrée, droguée, violée à répétition par son mari et « prêtée » à d’autres hommes lors de soirées sordides, Gisèle Pelicot mettra des années à trouver la force de fuir ce huis clos infernal. Un témoignage glaçant qui en dit long sur l’emprise et la perversité des bourreaux, comme sur la terreur et la honte ressenties par les victimes de violences conjugales.
La parole libérée des victimes
Dans le sillage de Gisèle Pelicot, d’autres victimes présumées de ce réseau de viols ont peu à peu surmonté leurs craintes pour témoigner et porter plainte. Avec ce procès, c’est tout un système de domination et d’omerta qui s’est fissuré, ouvrant la voie à une prise de conscience collective.
Un verdict historique
Un peu avant 10h30, la foule a retenu son souffle pour écouter religieusement le délibéré de la cour. Et le verdict est tombé comme un couperet : 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale, pour Dominique Pelicot, reconnu coupable de viols aggravés sur son épouse. Ses co-accusés ont tous été déclarés coupables eux aussi, écopant de lourdes peines.
Un jugement historique, qui marque une victoire pour Gisèle Pelicot et toutes les victimes de violences sexuelles. Des larmes de soulagement ont coulé, des cris de joie ont retenti, des étreintes émues ont scellé ce moment suspendu dans le temps. Comme le déclarait, très émue, une militante à la sortie du tribunal :
C’est un immense espoir pour toutes les femmes. La justice a reconnu les souffrances de Gisèle et l’ampleur de ce système d’agressions. Les choses bougent enfin, il faut continuer le combat !
La société face à ses démons
Car au-delà de la dimension pénale, l’affaire de Mazan est surtout un révélateur cruel de la persistance des violences sexistes et sexuelles dans notre société. Un fléau qui gangrène encore trop de foyers, trop de vies brisées dans l’indifférence ou le déni. Les associations tirent d’ailleurs la sonnette d’alarme :
- En France, 1 femme sur 10 est victime de violences conjugales
- Seulement 19% des victimes de viol portent plainte
- 94 000 femmes subissent un viol ou une tentative de viol chaque année
Face à ce constat alarmant, le procès de Mazan fait figure de combat d’avant-garde. En brisant la loi du silence, en imposant la reconnaissance judiciaire des crimes subis, il ouvre une brèche salutaire dans ce qui s’apparente encore trop souvent à une chape de plomb sociétale. La société tout entière doit maintenant regarder ses démons en face et agir.
Bousculer les mentalités
Car c’est bien un changement profond des mentalités qui est en jeu. Mieux repérer et prendre en charge les victimes, mieux former policiers et magistrats, durcir les sanctions contre les agresseurs, mettre en place une véritable culture de l’égalité et du respect dès le plus jeune âge… Les chantiers sont nombreux et urgents pour endiguer ce fléau. Le gouvernement s’est d’ailleurs engagé à faire de la lutte contre les violences conjugales une priorité du quinquennat.
La mobilisation inédite autour du procès de Mazan montre en tout cas que les lignes bougent. Par son ampleur, sa médiatisation, ses répercussions, ce dossier restera comme un tournant majeur dans la libération de la parole des victimes et la prise de conscience collective des violences faites aux femmes. Le combat est loin d’être gagné, mais une étape cruciale a été franchie. Pour que le courage de Gisèle Pelicot n’ait pas été vain.