Alors que la France se prépare à accueillir les Jeux Olympiques de Paris 2024, une nouvelle préoccupante vient de tomber. L’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Occitanie a signalé le premier cas autochtone de dengue de l’année dans l’Hérault. Cette personne, qui n’a pas voyagé récemment dans une zone où circule le virus, a probablement été infectée sur place après une piqûre de moustique tigre. Face à cette situation, les autorités sanitaires se mobilisent pour éviter une potentielle épidémie.
Des Mesures Préventives Déployées
Bien que l’état de santé du patient n’inspire pas d’inquiétude, l’ARS prend toutes les dispositions nécessaires pour contenir la propagation du virus. Des actions préventives ont été mises en place sur les communes de Montpellier et de Pérols :
- Démoustication pour éliminer les gîtes larvaires et les moustiques adultes
- Enquête de proximité pour identifier d’éventuelles autres personnes malades
- Sensibilisation de la population aux gestes de prévention
Il est crucial d’agir rapidement pour éviter tout risque d’épidémie, d’autant plus à quelques jours du coup d’envoi des Jeux Olympiques. Un afflux massif de visiteurs internationaux pourrait en effet favoriser la circulation du virus si des mesures strictes ne sont pas appliquées.
Qu’est-ce que la Dengue Autochtone ?
La dengue est une maladie virale transmise par les moustiques tigres (Aedes albopictus). Lorsqu’un cas est qualifié d’autochtone, cela signifie que la personne a été infectée localement, sans avoir voyagé dans une région où le virus est endémique. C’est un signal d’alerte fort car il indique que les moustiques présents sur le territoire sont porteurs de la maladie et peuvent la propager.
La dengue provoque une forte fièvre et peut, dans de rares cas, évoluer vers une forme sévère avec des complications hémorragiques. Heureusement, les décès restent exceptionnels, autour de 0,01% des cas.
Professeur Jean-François Delfraissy, immunologiste
Le Moustique Tigre, un Vecteur en Expansion
Originaire d’Asie du Sud-Est, le moustique tigre s’est implanté en France métropolitaine depuis une vingtaine d’années. Sa présence ne cesse de s’accroître, favorisée par le réchauffement climatique. Aujourd’hui, il est détecté dans la quasi-totalité des départements.
Outre la dengue, ce moustique peut aussi transmettre d’autres virus comme le chikungunya ou le Zika. Il est donc essentiel de se protéger de ses piqûres, en adoptant des gestes simples :
- Utiliser des répulsifs cutanés
- Porter des vêtements longs et clairs
- Installer des moustiquaires aux fenêtres
- Supprimer les eaux stagnantes (coupelles, seaux, vases…)
Jeux Olympiques : Une Vigilance Renforcée
À l’approche des JO de Paris, cet événement rappelle la nécessité d’une vigilance accrue. Mi-avril, les autorités sanitaires avaient déjà alerté sur une situation «inédite» en métropole liée à une flambée de dengue dans les Amériques et les Caraïbes.
Des centaines de milliers de personnes vont se croiser pendant les Jeux. Il faut impérativement renforcer la surveillance épidémiologique et intensifier la lutte anti-vectorielle pour ne pas revivre les scénarios de Singapour en 2005 ou de Rio en 2016.
Dr Sophie Mathieu, épidémiologiste à Santé Publique France
Les organisateurs devront redoubler de précautions pour protéger à la fois les athlètes, les délégations et les spectateurs. Cela passera par une politique volontariste en matière de prévention, de détection et d’intervention.
Ce premier cas de dengue autochtone sonne comme un signal d’alarme. Il appelle à la responsabilité collective pour contrer la menace épidémique dans un contexte hautement sensible. L’enjeu est de taille : assurer la sécurité sanitaire d’un événement planétaire tout en préservant une ambiance festive et chaleureuse. Un défi que la France se doit de relever haut la main.
