La tension était palpable ce mardi matin au centre de rétention administrative (CRA) de Colombier-Saugnieu, dans le Rhône. Vers 11h, une émeute a éclaté impliquant trois retenus âgés de 19 à 23 ans, selon des sources proches de l’enquête. Mais la situation a rapidement dégénéré pour l’un des policiers chargés d’intervenir.
Un agent de la PAF grièvement blessé
Alors que deux des migrants ont pu être rapidement maîtrisés et placés en isolement, le troisième, un ressortissant tunisien de 23 ans, s’en est violemment pris à un agent de la police aux frontières (PAF). Il est parvenu à s’emparer de son bâton de défense et à le frapper à plusieurs reprises, notamment au visage.
Le policier, sérieusement touché, souffre d’une luxation à l’épaule et de graves blessures au niveau du visage. Un médecin lui a délivré un certificat d’incapacité totale de travail (ITT) de 30 jours, témoignant de l’extrême violence des coups portés. Deux autres fonctionnaires ont également été blessés, plus légèrement, aux cervicales et aux mains en tentant de reprendre le contrôle sur le migrant déchaîné.
Une enquête ouverte, le migrant poursuivi
Face à ces actes intolérables, des poursuites pénales ont immédiatement été engagées à l’encontre de l’agresseur présumé. Une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur les circonstances exactes de cet accès de violence gratuite envers les forces de l’ordre. Des sanctions exemplaires sont attendues.
Cet événement met une nouvelle fois en évidence les conditions de travail particulièrement difficiles et dangereuses auxquelles sont confrontés au quotidien les policiers dans les centres de rétention. Entre tensions permanentes, risque d’émeutes et agressions, leur sécurité est régulièrement menacée dans l’exercice d’une mission pourtant essentielle de contrôle de l’immigration irrégulière.
Une problématique récurrente dans les CRA
Les syndicats de police ne cessent d’alerter sur la dégradation de la situation dans de nombreux centres de rétention surpeuplés, où la promiscuité exacerbe les tensions. Ils réclament davantage de moyens humains et matériels pour sécuriser ces lieux sensibles et permettre aux agents d’assurer leurs missions dans des conditions décentes.
Au-delà, c’est toute la politique migratoire française qui est pointée du doigt, avec des procédures d’expulsions souvent trop longues qui contribuent à faire perdurer des situations explosives. En attendant une éventuelle refonte du système, il y a urgence à protéger ceux qui sont en première ligne pour faire respecter la loi et assurer la sécurité dans les CRA, trop souvent au péril de leur intégrité physique comme l’illustre dramatiquement cet énième incident.