Alors que le gouvernement français tire la sonnette d’alarme sur les conséquences potentiellement désastreuses d’un rejet du budget 2025, la présidente du Rassemblement National Marine Le Pen crie aux « fake news ». Dans un bras de fer politique tendu, l’exécutif et l’opposition s’affrontent sur les risques réels d’un blocage budgétaire. Les Français paieront-ils les pots cassés de cette bataille ?
L’exécutif alerte sur la paralysie des services publics
Pour mettre la pression sur les députés tentés de voter une motion de censure, le gouvernement agite le spectre d’une crise majeure si le budget n’est pas adopté à temps :
- Blocage des services publics
- Non-paiement des fonctionnaires et des pensions
- Fin du remboursement des soins
- Crise financière « à la grecque »
Des ministres et responsables de la majorité présidentielle multiplient les interventions alarmistes, évoquant une potentielle « catastrophe » pour le pays. Objectif : dissuader un vote « contre » qui ferait chuter le gouvernement.
Marine Le Pen dénonce une « propagande »
Mais du côté du RN, on crie aux « fausses informations ». Marine Le Pen assure qu’il n’y a « aucun risque de shutdown » comme aux États-Unis et que la Constitution empêcherait un tel scénario :
Même en cas de censure, l’impôt serait levé, les fonctionnaires payés, les pensions versées et les soins remboursés.
Marine Le Pen
La cheffe de file de l’extrême-droite dénonce « les mensonges » du gouvernement et refuse que son parti soit le « bouc émissaire » d’une éventuelle crise. Elle accuse l’exécutif de vouloir faire peur aux Français pour sauver sa peau.
L’Assemblée nationale temporise
Face à cette passe d’armes, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet tente de calmer le jeu. Tout en réfutant le scénario catastrophe du gouvernement, elle met en garde contre les « fake news » :
Pas de catastrophe annoncée, pas de shutdown à l’américaine. Nos textes sont bien faits, notre Constitution et nos règles sont là.
Yaël Braun-Pivet
Une manière de rappeler que des garde-fous existent, sans toutefois nier les difficultés qui découleraient d’un rejet du budget. L’Assemblée espère ainsi apaiser les esprits échauffés à quelques semaines d’un vote crucial.
Un exécutif en sursis
Formé dans la douleur après des semaines de tractations suite aux législatives, le gouvernement Barnier sait qu’il joue sa survie. Minoritaire à l’Assemblée, il tente de convaincre, menace, met en garde, pour arracher le vote d’un budget sur lequel il a engagé sa responsabilité.
La menace de la censure n’a jamais paru si pressante, et Emmanuel Macron pourrait voir son deuxième mandat fortement ébranlé en cas de chute de l’exécutif. Pris en tenaille entre les oppositions, le Président mise sur la peur d’un chaos financier pour tenir ses troupes.
Un débat qui cristallise les tensions
Au-delà de la technique budgétaire, c’est un véritable bras de fer politique qui se joue. Le RN espère profiter de l’impopularité du gouvernement pour s’imposer comme première force d’opposition. La gauche rêve de prendre sa revanche après la débâcle des législatives.
Quant à Emmanuel Macron, il sait que son autorité est en jeu. S’il parvient à faire passer son budget, il pourra souffler et reprendre la main. Mais si une motion de censure venait à être adoptée, il serait fortement affaibli et contraint à des concessions majeures.
L’heure de vérité approche
Dans ce bras de fer, chacun campe sur ses positions. Le gouvernement joue la carte de la peur, l’opposition celle de l’intransigeance. Au milieu, les Français s’inquiètent d’une possible paralysie du pays.
Les prochaines semaines s’annoncent décisives. Le vote du budget sera un test majeur pour le gouvernement et pour le Président. En cas de rejet, le spectre d’une dissolution et de nouvelles élections planera sur l’Assemblée.
D’ici là, la bataille de communication fait rage. Menaces apocalyptiques contre accusations de mensonges, tous les coups semblent permis. Avec un seul enjeu : convaincre l’opinion et faire plier l’adversaire. Les Français sauront bientôt qui du gouvernement ou de ses opposants aura remporté ce duel à haut risque.