C’était censé être une soirée de fête pour le Paris Saint-Germain, mais le match amical contre l’Atlético Madrid a finalement laissé un goût amer à certains supporters. En cause : le désormais célèbre tifo « Free Palestine », déployé par le Collectif Ultras Paris (CUP) juste avant le coup d’envoi. Un message politique qui n’a pas été du goût de tous.
Des supporters VIP et partenaires agacés
Selon une source proche du club, pas moins d’une cinquantaine de spectateurs, dont plusieurs détenteurs de loges et de places VIP, ont exprimé leur mécontentement suite à cet incident. Un chiffre qui peut paraître dérisoire par rapport aux 48 000 personnes présentes ce soir-là, mais qui n’en reste pas moins préoccupant pour les dirigeants parisiens.
Car si le PSG réalise d’excellentes performances sur le terrain, son business model repose en grande partie sur les recettes générées les soirs de match, estimées à 160 millions d’euros la saison dernière. Une manne financière que le club ne peut se permettre de voir s’évaporer à cause d’une polémique.
Le club pris entre deux feux
Mais comment réagir face à cette situation inédite ? D’un côté, sanctionner les ultras risquerait de créer un fossé avec une partie importante des supporters. De l’autre, ne rien faire pourrait être interprété comme un signe de faiblesse par les partenaires mécontents.
D’après nos informations, les dirigeants parisiens auraient choisi pour l’instant la carte de l’apaisement en rappelant à tous que le Parc des Princes doit rester un lieu de rassemblement et de célébration du football, loin des clivages politiques. Une position d’équilibriste qui ne satisfera sans doute pas tout le monde.
Un précédent tifo polémique en 2022
Ce n’est pas la première fois qu’un tifo fait polémique au Parc des Princes. En octobre 2022 déjà, une banderole critiquant la Coupe du Monde au Qatar avait suscité de vives réactions, certains y voyant une attaque contre le propriétaire qatari du club.
À l’époque, le PSG avait choisi de ne pas sanctionner les supporters à l’origine de ce tifo. Mais le contexte était différent : le monde traversait alors une période de questionnement sur l’impact environnemental et social du Mondial, et le club pouvait difficilement aller à contre-courant de l’opinion publique.
Un club sous pression
Aujourd’hui, la donne a changé. Alors que le PSG s’apprête à jouer une nouvelle saison pleine d’ambitions, il ne peut se permettre d’être distrait par des polémiques extra-sportives. D’autant que le club est plus que jamais scruté pour ses résultats, après une saison 2023-2024 en demi-teinte.
Dans ce contexte, chaque faux pas peut coûter cher, sur et en dehors du terrain. Les dirigeants parisiens en sont bien conscients et vont devoir redoubler de vigilance pour éviter que ce genre d’incident ne se reproduise. Quitte à durcir le ton avec certains groupes de supporters ?
Un casse-tête pour Luis Enrique
Cette polémique tombe au plus mal pour le nouvel entraîneur Luis Enrique, qui espérait sans doute des débuts plus sereins à la tête de l’équipe. Lui qui est connu pour son franc-parler et son intransigeance va devoir jouer finement pour ne pas jeter de l’huile sur le feu.
Car s’il y a bien un domaine où l’Espagnol ne transige pas, c’est celui de l’état d’esprit. Hors de question pour lui de laisser des querelles intestines perturber la dynamique du groupe. Un message qu’il a sûrement déjà fait passer en interne.
Des supporters divisés
Mais au-delà du staff et des joueurs, c’est tout le peuple parisien qui se retrouve divisé par cette affaire. Sur les réseaux sociaux, les commentaires oscillent entre soutien aux ultras et condamnation de leur geste.
Une chose est sûre : ce tifo aura laissé des traces et ravivé des tensions que l’on croyait appartenir au passé. À l’heure où le football se veut plus que jamais un vecteur de rassemblement et d’unité, cet épisode vient rappeler que le chemin est encore long.
L’avenir du CUP en question
Reste à savoir quelles seront les conséquences pour le Collectif Ultras Paris. Déjà dans le collimateur de la direction pour des débordements passés, le groupe risque de voir sa position fragilisée par ce nouveau coup d’éclat.
Certains au sein du club plaident pour une exclusion pure et simple des ultras les plus virulents, quand d’autres misent sur le dialogue pour apaiser les tensions. Un débat qui risque d’agiter les coulisses du PSG dans les semaines à venir.
Des supporteurs « lambdas » partagés
Et les « simples » supporters dans tout ça ? Beaucoup se disent partagés entre leur amour du club et leur attachement à la liberté d’expression. Pour Karim, abonné depuis plus de 20 ans, « le football doit rester un terrain neutre ». « Je viens au stade pour encourager mon équipe, pas pour faire de la politique », confie-t-il.
Un avis que ne partage pas Lucie, membre active d’un groupe de supporters. « Le PSG appartient à ses fans, on a le droit de défendre nos valeurs », estime la jeune femme. « Ceux qui ne sont pas contents n’ont qu’à rester chez eux ! »
Le PSG face à ses responsabilités
Au milieu de ces divergences, une certitude : le Paris Saint-Germain va devoir assumer ses responsabilités. Responsabilité sportive d’abord, avec l’objectif de reconquérir les sommets nationaux et européens. Mais aussi responsabilité sociétale, en œuvrant pour l’apaisement et le dialogue avec toutes les composantes de son public.
Un sacré défi pour le club de la capitale, qui devra plus que jamais jouer finement s’il veut sortir grandi de cette tempête. Car au-delà du sportif, c’est l’image et l’unité du PSG qui sont en jeu. Et ça, les Parisiens ne sont pas prêts de l’oublier.