Chaque année, le Black Friday est synonyme de promotions folles et de ruées dans les magasins. Mais derrière l’euphorie des consommateurs se cache une réalité plus sombre pour les petits commerçants indépendants. Alors que les grandes enseignes multiplient les opérations marketing agressives, les boutiques de proximité peinent à tirer leur épingle du jeu. Pour beaucoup, l’événement rime avec baisse de fréquentation et chiffre d’affaires en berne.
La Fédération Nationale de l’Habillement sonne l’alarme
Face à cette situation préoccupante, la Fédération Nationale de l’Habillement (FNH) a décidé de monter au créneau. Représentant les commerces indépendants du prêt-à-porter, l’organisation appelle ni plus ni moins au boycott du Black Friday 2024. Une prise de position forte visant à alerter sur les difficultés rencontrées par tout un pan du commerce hexagonal.
Nous encourageons les boutiques de mode indépendantes, les marques et les créateurs designers à soutenir cette initiative.
Pierre Talamon, président de la FNH
Des boutiques désertées pendant le Black Friday
Sur le terrain, les témoignages de commerçants désabusés se multiplient. «Depuis le début de la semaine, la boutique est vide. C’est horrible», se désole Barbara, salariée d’un magasin de prêt-à-porter parisien. Un constat partagé par de nombreux adhérents de la FNH qui déplorent une baisse significative de la fréquentation en novembre, au moment même où les grandes enseignes déploient des trésors de séduction marketing.
Des centres-villes sinistrés
Au-delà des boutiques, ce sont des pans entiers des centres-villes qui trinquent. D’après des données de l’Insee, les pôles commerciaux des agglomérations de moins de 200 000 habitants ont vu leurs emplois chuter de 1% à 5% entre 2015 et 2019. Une tendance inquiétante que le Black Friday ne fait qu’accentuer, attirant les clients vers les grandes surfaces et le e-commerce au détriment des commerces de proximité.
Repenser les stratégies commerciales
Face à ce constat alarmant, les commerçants indépendants doivent plus que jamais repenser leurs stratégies pour tirer leur épingle du jeu. Certains misent sur une offre plus qualitative et un service personnalisé pour fidéliser la clientèle. D’autres organisent leurs propres événements commerciaux en décalé du Black Friday, espérant ainsi capter l’attention des consommateurs.
Une chose est sûre : face au rouleau compresseur du Black Friday, les petits commerces doivent redoubler d’inventivité et de résilience pour survivre. Le boycott prôné par la FNH suffira-t-il à inverser la tendance ? L’avenir nous le dira. En attendant, chacun, à son échelle, peut contribuer à soutenir le commerce de proximité en privilégiant les achats dans les boutiques indépendantes. Un geste citoyen pour préserver la diversité et le dynamisme de nos centres-villes.
