Un drame qui avait profondément choqué la Chine trouve son épilogue. Selon des sources officielles, l’homme responsable de l’attaque meurtrière à la voiture-bélier survenue en novembre dernier à Zhuhai, dans le sud du pays, a été exécuté ce lundi. Fan Weiqiu, 62 ans, avait délibérément foncé sur la foule devant un complexe sportif, faisant 35 morts et 43 blessés, dans ce qui fut la pire attaque de ce type en Chine depuis une décennie.
Un acte d’une « cruauté particulière » pour des motifs « abjects »
Le tribunal de Zhuhai, qui avait condamné Fan Weiqiu à la peine capitale en décembre, a souligné la nature particulièrement choquante de son crime. L’attaque avait été réalisée d’une manière d’une « cruauté particulière » et pour des raisons jugées « extrêmement abjectes » par la cour. D’après les éléments de l’enquête rapportés par les médias d’État, l’homme aurait agi par colère et frustration personnelle liées à un « mariage brisé » et des différends sur le partage des biens après son divorce.
La Chine face à une série d’attaques similaires
Malheureusement, ce drame n’est pas un cas isolé. Plusieurs incidents meurtriers perpétrés par des individus aux motivations personnelles ont endeuillé la Chine ces derniers mois. Une tendance inquiétante que certains experts mettent en lien avec les tensions et frustrations générées par le ralentissement économique que traverse le pays. Un autre homme ayant foncé dans la foule devant une école fin décembre a lui aussi été condamné à mort.
Les autorités censurent rapidement les informations
Face à ces événements tragiques, la réaction des autorités est souvent la même : une censure rapide des discussions en ligne et des manifestations de deuil sur les lieux des drames. La Chine garde par ailleurs le plus grand secret sur les statistiques réelles des exécutions dans le pays. Des ONG comme Amnesty International estiment cependant que des milliers de condamnés sont exécutés chaque année, faisant de la Chine le pays pratiquant le plus la peine de mort au monde.
L’attaque de Zhuhai et l’exécution de son auteur rappellent avec force la persistance de profondes tensions sociales en Chine. Alors que le pays fait face à une conjoncture économique difficile, la question de la prévention de tels actes et de la prise en charge des facteurs poussant des individus à de telles extrémités se pose avec acuité. Une problématique complexe à laquelle les réponses apportées restent pour l’heure principalement sécuritaires et répressives.