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Pedro Sánchez Dénonce le Génocide et Soutient la Palestine

Pedro Sánchez, face à Mahmoud Abbas à Madrid, a qualifié les événements à Gaza de « génocide » et promis que les responsables rendront des comptes. Mais derrière les mots forts, quelle est la portée réelle de cette position espagnole alors que l’Europe reste divisée ? La réponse risque de vous surprendre…

Quand un chef de gouvernement européen qualifie publiquement les événements à Gaza de « génocide », cela ne passe pas inaperçu. Mercredi, à Madrid, Pedro Sánchez a franchi un nouveau cap dans son soutien à la cause palestinienne en recevant Mahmoud Abbas. Une rencontre lourde de sens, alors que l’année 2025 s’achève sur des images insoutenables venues de Gaza et de Cisjordanie.

Une voix qui refuse le silence

Dans le salon officiel du palais de la Moncloa, le ton était grave. Le Premier ministre espagnol n’a pas mâché ses mots : il faut « élever la voix » pour que la situation dramatique du peuple palestinien ne tombe pas dans l’oubli collectif. Un oubli que certains pays semblent pourtant déjà accepter.

Devant les caméras, Pedro Sánchez a rappelé que l’Espagne continuerait à défendre la seule solution viable selon lui : la création de deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité. Une position constante de sa diplomatie depuis le début du conflit exacerbé en octobre 2023.

Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n’auront pas cessé.

Pedro Sánchez, Premier ministre espagnol

2025, une année « terrible » pour les Palestiniens

Le dirigeant socialiste n’a pas hésité à résumer l’année qui s’écoule en un seul adjectif : terrible. Des milliers de victimes civiles, des infrastructures réduites en poussière, une population déplacée dans des conditions inhumaines. Le tableau dressé est sans concession.

Il a insisté sur la nécessité de reconstruire non seulement les bâtiments, mais surtout l’espoir. Et pour lui, cet espoir passe impérativement par la justice.

Une phrase a particulièrement retenu l’attention des observateurs :

Les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement.

Le mot « génocide » prononcé par un chef de gouvernement européen en exercice reste rare et marque une rupture claire avec le langage habituellement prudent de la diplomatie occidentale.

L’Espagne, fer de lance européen

L’Espagne fait figure d’exception en Europe. Premier pays de l’Union à avoir reconnu officiellement l’État de Palestine en mai 2024, elle n’a cessé depuis de durcir le ton face à l’offensive israélienne déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023.

Mahmoud Abbas, à ses côtés, n’a d’ailleurs pas manqué de remercier Madrid pour son rôle moteur dans la constitution d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de la Palestine.

Le président de l’Autorité palestinienne a également appelé à mettre fin à la violence « sous toutes ses formes », que ce soit dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie où les tensions restent vives.

Un cessez-le-feu en trompe-l’œil ?

Pedro Sánchez a exprimé son scepticisme quant à la solidité du cessez-le-feu actuel. Pour lui, tant que des civils continuent de mourir, on ne peut parler de véritable trêve. Cette position reflète l’inquiétude croissante de plusieurs capitales européennes face à la reprise sporadique des hostilités.

Il a réaffirmé le soutien indéfectible de l’Espagne à l’Autorité palestinienne, qu’il considère comme l’interlocuteur légitime et central pour toute future gouvernance palestinienne.

Points clés de la rencontre Sánchez-Abbas :

  • Condamnation claire du « génocide » en cours
  • Exigence d’un cessez-le-feu réel et durable
  • Soutien renforcé à l’Autorité palestinienne
  • Promotion active de la solution à deux États
  • Engagement pour que justice soit rendue aux victimes

Vers une isolation croissante d’Israël en Europe ?

L’Espagne n’est pas seule. L’Irlande, la Norvège et plus récemment la Slovénie ont également reconnu l’État palestinien. Un mouvement qui, bien que symbolique pour l’instant, fragilise la position israélienne sur la scène internationale.

Dans les rues espagnoles, la cause palestinienne bénéficie d’un soutien populaire massif, l’un des plus importants d’Europe occidentale. Manifestations, pétitions, boycotts : la société civile reste mobilisée deux ans après le début de l’actuelle escalade.

Cette pression populaire explique en grande partie la liberté de ton du gouvernement Sánchez, qui n’hésite pas à froisser Tel-Aviv et certains alliés traditionnels.

Et maintenant ?

La rencontre de Madrid pose une question cruciale : les mots forts se traduiront-ils par des actes concrets ? L’Espagne peut-elle réellement influencer le cours des événements alors que les grandes puissances restent prudentes ?

Pedro Sánchez semble le croire. En promettant de ne jamais baisser la voix tant que durera l’injustice, il place son pays en première ligne d’un combat diplomatique qui s’annonce long et difficile.

Une chose est sûre : en cette fin d’année 2025, la voix espagnole porte plus loin que jamais dans le concert des nations. Et elle refuse catégoriquement le silence face à ce qu’elle considère comme l’une des plus grandes tragédies de ce début de siècle.

Le chemin vers une paix juste reste semé d’embûches. Mais pour la première fois depuis longtemps, certains dirigeants osent nommer les choses. Et cela, déjà, change la donne.

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