Cyclones dévastateurs à Mayotte, tensions sociales aux Antilles, revendications institutionnelles en Nouvelle-Calédonie… L’actualité récente a brutalement remis les Outre-mer sous les projecteurs. Au-delà des drames et crises ponctuelles, ces territoires ultramarins ne seraient-ils pas les grands oubliés de la République ? Pourtant, selon un ancien ministre, ils pourraient bien être les laboratoires du redressement national. Vœux d’autorité, d’identité et d’agilité : décryptage d’une feuille de route aussi ambitieuse qu’inédite pour nos confettis de l’Empire.
L’autorité publique, clé de voûte du renouveau ultramarin
Trop souvent défaillant dans les Outre-mer, l’État doit y réaffirmer son autorité et sa présence, martèle l’ex-ministre. Loin des effets d’annonce, il s’agit d’assurer durablement la sécurité des populations face aux trafics et à la violence. De rétablir aussi la primauté du droit commun sur les arrangements et tolérances en tous genres, qui gangrènent le développement.
L’autorité publique s’est diluée dans des recrutements excessifs qui entrainent des dépenses de fonctionnement excessives dans un grand nombre de collectivités locales.
Un ancien ministre des Outre-mer
Services publics pléthoriques, commandes publiques complaisantes, laxisme face au travail dissimulé : stop ! Place à une gestion rigoureuse, seule à même de dégager des marges de manœuvre pour préparer l’avenir. Un préalable pour endiguer crises sociales à répétition et misère endémique.
Les Outre-mer, acteurs à part entière du roman national
Trop souvent perçus comme des confettis lointains, voire des boulets historiques, les territoires d’Outre-mer doivent retrouver toute leur place dans le récit et l’imaginaire collectif. Valoriser ce que la France en grand, de l’Atlantique au Pacifique, apporte en diversité et en rayonnement. Reconnaître pleinement l’apport des ultramarins, en métropole comme sur leurs terres.
Cela passe par une égalité réelle des chances et des droits. Un même accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi pour chaque citoyen, où qu’il vive. Tout en tenant compte des spécificités locales : l’égalité n’est pas l’uniformité !
Il ne s’agit pas de nier les différences d’un territoire à l’autre, des outre-mer à la métropole, des territoires métropolitains entre eux, mais d’assumer la différenciation comme un élément structurant de notre identité.
Un ancien ministre des Outre-mer
Agilité et souplesse, maîtres-mots du développement ultramarin
Sur ces terres de contrastes, oubliez les grands plans quinquennaux et les usines à gaz administratives. Place à des solutions concrètes et rapides, au plus près des besoins du terrain. Simplification des normes, accélération des projets, souplesse budgétaire : osons l’agilité !
- Activer enfin les possibilités offertes par le droit : habilitations législatives locales, pouvoir dérogatoire des préfets, adaptation des normes techniques…
- Libérer les initiatives économiques pour diminuer la dépendance aux subsides publics et développer l’activité.
- Saisir les opportunités de la transition énergétique et du numérique pour faire des outre-mer des territoires pionniers.
Reconstruire Mayotte après le passage du cyclone Cheneso? Réindustrialiser la Guadeloupe et la Martinique? Préparer l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie ? Autant de défis qui exigent réactivité et discernement, loin des lourdeurs et tutelles tatillonnes. C’est à ce prix que les outre-mer redeviendront des chances pour la France.
Qui pour porter cette nouvelle ambition ultramarine?
L’ancien ministre ne mâche pas ses mots. Il faut en finir avec les alternances de promesses creuses et de démissions honteuses qui caractérisent trop souvent la relation aux outre-mer. Arrêtons la politique de la rustine et des jérémiades sans fin.
J’espère du nouveau gouvernement qu’il écoute les élus et les acteurs économiques, pour agir et non pour renvoyer les problèmes aux responsables suivants.
Un ancien ministre des Outre-mer
Une nouvelle page à écrire, une confiance et un respect à rétablir. Vaste chantier, qui exige du courage et de la constance. Mais aussi la collaboration étroite de toutes les forces vives locales, trop longtemps déçues ou ignorées.
En cette année charnière 2025, la balle est dans le camp de l’exécutif. Saura-t-il saisir la main tendue des outre-mer? Faire confiance à ces territoires qui ne demandent qu’à libérer leurs énergies et leurs potentiels, au service du redressement national ? L’heure est venue d’oser un nouveau pacte ultramarin. Pour que le scénario noir des crises à répétition cède la place à l’espoir d’un renouveau partagé.
