Invitée ce mercredi 20 novembre sur RTL, Marine Le Pen a minimisé les récentes déclarations de Jordan Bardella concernant l’obligation pour tout candidat du Rassemblement national d’avoir un casier judiciaire vierge. La cheffe de file des députés RN a affirmé avoir une « relation de confiance » avec le jeune président du parti, malgré la polémique suscitée par ses propos.
Une règle « qui a existé, existe et existera »
« On fait une affaire de rien du tout ! », s’est exclamée Marine Le Pen au micro de RTL. Lundi soir, Jordan Bardella avait en effet déclaré que « ne pas avoir de condamnation à son casier judiciaire est pour [lui] une règle numéro un » pour briguer un mandat de parlementaire au nom du RN. Une sortie qui a fait polémique, alors que Marine Le Pen elle-même est sous la menace d’une condamnation dans l’affaire des assistants parlementaires européens.
Mais pour la députée du Pas-de-Calais, cette règle « a existé, existe et existera » au sein du mouvement. « Jordan n’a fait que rappeler cela », a-t-elle souligné, estimant « tout à fait légitime » d’exiger un casier judiciaire vierge de toute inscription au bulletin numéro 3, qui recense les condamnations les plus graves. Une exigence qui s’applique « à tout le monde quoiqu’il arrive » selon Marine Le Pen.
Le Pen se place « dans la perspective que la relaxe vienne [lui] rendre [son] innocence »
Quant à sa propre situation judiciaire, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a assuré se placer « dans la perspective que la relaxe vienne [lui] rendre [son] innocence aux yeux de tous ». Elle a également démenti avoir évoqué avec Jordan Bardella l’hypothèse où elle serait frappée d’inéligibilité, donc dans l’incapacité de se présenter à la présidentielle de 2027.
On ne se met pas dans cette hypothèse. Vous savez la confiance que j’ai à l’égard de Jordan. Si j’étais empêchée, c’est le mouvement politique qui serait amené à choisir son candidat, c’est le fonctionnement démocratique interne de notre mouvement.
Marine Le Pen
Bardella, un jeune talent en qui Le Pen a « pris tous les risques »
La cheffe de file des députés RN est ensuite revenue sur sa relation « de confiance » avec Jordan Bardella, en qui elle dit avoir misé très tôt, n’hésitant pas à prendre « tous les risques » en lui offrant la tête de liste aux européennes de 2019 alors qu’il n’avait que 23 ans. Un pari gagnant selon elle, puisque le jeune président du RN ne l’aurait « jamais déçue » depuis.
Un procès en octobre, une décision attendue en fin d’année
Marine Le Pen doit être fixée sur son sort judiciaire d’ici la fin de l’année 2024. Son procès dans l’affaire des assistants parlementaires européens présumés fictifs s’est tenu en octobre dernier. Le parquet a requis à son encontre trois ans de prison, dont un ferme, ainsi que 10 ans d’inéligibilité et 10 ans d’interdiction de gérer.
La décision du tribunal correctionnel de Paris est attendue le 10 janvier 2025. Si les juges suivent les réquisitions du ministère public, la finaliste de la présidentielle 2022 pourrait se voir interdire de se présenter à tout scrutin pendant une décennie, compromettant fortement ses ambitions pour 2027. Un séisme politique en perspective, que Marine Le Pen semble écarter pour l’heure, forte de sa « relation de confiance » avec son jeune dauphin.