Après des mois d’incertitude, un espoir renaît pour le processus de paix en Afghanistan. Le gouvernement taliban vient en effet d’annoncer sa participation au 3ème cycle des pourparlers inter-afghans organisés par l’ONU à Doha, fin juin. Cette décision marque potentiellement un tournant majeur dans les efforts pour mettre fin à des décennies de conflit.
Une étape clé vers la stabilisation du pays
Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans ont été largement ostracisés par la communauté internationale. Leur présence à la table des négociations de Doha est donc un signal fort, qui témoigne d’une volonté d’ouverture et de dialogue. Selon le porte-parole du régime, Zabihullah Mujahid, la délégation talibane « représentera l’Afghanistan et exprimera la position de l’Afghanistan » lors de cette conférence.
Ces pourparlers, placés sous l’égide des Nations Unies, visent à renforcer l’engagement coordonné de la communauté internationale en Afghanistan. Ils rassemblent des acteurs clés comme les États-Unis, la Chine, le Pakistan et l’Union Européenne, ainsi que des représentants de la société civile afghane, dont des femmes. Un large panel essentiel pour aborder les multiples défis auxquels fait face le pays.
Un dialogue nécessaire malgré les tensions
La participation des talibans à ce 3ème round apparaît d’autant plus significative qu’ils avaient décliné l’invitation au cycle précédent en février. Une absence remarquée, qui avait fait craindre un enlisement du processus de paix. Car malgré la fin des combats, l’Afghanistan reste confronté à de profondes difficultés :
- Une crise humanitaire aiguë, avec des millions de personnes menacées par la faim
- Un accès restreint des filles à l’éducation, symbole de la politique controversée des talibans en matière de droits des femmes
- Des questions sécuritaires, avec la résurgence de groupes terroristes comme l’État Islamique
Le dialogue entre toutes les parties prenantes afghanes est indispensable pour surmonter ces défis et bâtir un avenir meilleur pour le pays.
Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU
La communauté internationale, un rôle clé à jouer
Au-delà du dialogue inter-afghan, l’implication des acteurs régionaux et internationaux sera déterminante. L’ONU s’est positionnée en médiateur, pour favoriser un engagement constructif avec les nouvelles autorités afghanes. Une approche pragmatique, centrée sur les besoins urgents de la population, sans pour autant avaliser la légitimité du régime taliban.
La stabilité de l’Afghanistan est en effet un enjeu qui dépasse les frontières du pays. Elle conditionne la sécurité régionale, face aux risques de propagation du terrorisme et de flux massifs de réfugiés. Un défi qui appelle une réponse concertée de l’ensemble de la communauté internationale.
Vers une paix durable en Afghanistan?
La participation annoncée des talibans aux pourparlers de Doha est donc un signal encourageant. Elle reflète une prise de conscience, certes encore fragile, de la nécessité du dialogue et du compromis. Mais le chemin vers une paix durable en Afghanistan reste long et semé d’embûches.
Il faudra de la persévérance et une vision à long terme pour surmonter des décennies de conflits et de défiance. Reconstruire un pays exsangue, promouvoir le respect des droits humains, assurer un partage équitable du pouvoir… Autant de défis complexes qui nécessiteront l’engagement de tous, Afghans comme partenaires étrangers, dans la durée.
Ces pourparlers de Doha ne sont qu’une étape, mais une étape décisive. Celle qui, peut-être, ouvrira la voie vers un avenir meilleur pour le peuple afghan. Un avenir de paix, de stabilité et de développement, après tant d’années de souffrances. Un espoir encore fragile, mais un espoir à cultiver, avec détermination et dans un esprit de responsabilité partagée.