Dans un monde en proie aux divisions et au repli sur soi, une femme se distingue par son engagement inébranlable envers le multilatéralisme et le commerce international. Ngozi Okonjo-Iweala, reconduite vendredi à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), s’est imposée comme une figure inspirante, déterminée à redonner du tonus à une institution sclérosée.
Un parcours jalonné de premières
À 70 ans, Ngozi Okonjo-Iweala cumule les records. Première femme ministre des Finances du Nigeria, elle est aussi la première femme et la première Africaine à accéder à la direction générale de l’OMC. Forte de ses 25 années d’expérience à la Banque mondiale, dont elle a été directrice générale adjointe, elle apporte à l’organisation un regard neuf et une énergie communicative.
Ngozi apporte une énorme autorité personnelle, une crédibilité et des capacités à ce qui est un rôle difficile et exigeant.
Douglas Alexander, ministre britannique du Commerce
Un style pragmatique et efficace
Connue pour son pragmatisme et son dédain des fioritures, Ngozi Okonjo-Iweala a su faire bouger les lignes au sein d’une OMC paralysée par les crises. Lors de sa première conférence ministérielle en 2022, elle a réussi l’exploit d’obtenir un accord sur la réduction des subventions à la pêche, bloqué depuis des années. Un succès qui atteste de ses talents de négociatrice et de sa capacité à fédérer autour de projets concrets.
Des défis de taille à relever
Pour autant, les défis restent immenses. L’ombre de Donald Trump et de son mantra « l’Amérique d’abord » plane toujours sur l’organisation. Le retour annoncé de l’ancien président américain pourrait compliquer la tâche de Ngozi Okonjo-Iweala, qui devra redoubler d’efforts pour préserver les fragiles acquis du multilatéralisme. La ministérielle d’Abou Dhabi début 2024, décevante en termes d’avancées concrètes, rappelle l’ampleur du chemin à parcourir.
Une vie marquée par l’excellence
Mais Ngozi Okonjo-Iweala n’est pas du genre à renoncer. Son parcours personnel est une ode à la résilience et à la détermination. Née dans un village du Nigeria, elle a gravi les échelons à force de travail et de ténacité. Diplômée de Harvard et du MIT, elle incarne l’excellence académique et l’ouverture au monde. Mère de quatre enfants, elle n’hésite pas à s’entourer de ses proches et à remercier chaleureusement son mari pour son soutien indéfectible.
Sa propre mère avait même été kidnappée à cause de ses tentatives de lutte contre la corruption au Nigeria.
Une source proche de Ngozi Okonjo-Iweala
Au-delà de son engagement pour le commerce international, Ngozi Okonjo-Iweala s’est aussi illustrée dans la lutte contre la corruption dans son pays natal. Un combat périlleux qui lui a valu des menaces et des attaques personnelles, preuve s’il en est de son intégrité et de son courage politique.
Un modèle pour les générations futures
À l’heure où les femmes peinent encore à accéder aux plus hautes responsabilités, Ngozi Okonjo-Iweala incarne un modèle inspirant pour les jeunes générations. Son parcours souligne l’importance de la diversité et de l’inclusion dans les instances internationales. En brisant les plafonds de verre, elle ouvre la voie à d’autres talents issus des pays en développement et prouve que le leadership n’a pas de genre ni de couleur.
Alors que Ngozi Okonjo-Iweala s’apprête à entamer un nouveau mandat de 4 ans à la tête de l’OMC, nul doute que son énergie et sa détermination seront plus que jamais nécessaires pour relever les défis du commerce mondial. Avec elle à la barre, l’organisation a toutes les chances de retrouver son lustre d’antan et de s’imposer comme un acteur incontournable de la gouvernance économique internationale.