Selon les derniers chiffres publiés par l’Insee, la chute de la natalité en France s’est encore accentuée en 2024. Avec seulement 663 000 bébés nés l’an dernier, le pays enregistre son plus faible nombre de naissances depuis 1946, en pleine période d’après-guerre. Un constat des plus préoccupants pour l’avenir démographique de la nation.
Une tendance à la baisse qui s’accélère
D’après les données de l’institut national de la statistique, le nombre de naissances a reculé de 2,2% par rapport à 2023 et de 21,5% en comparaison avec 2010, date du dernier pic. En parallèle, l’indicateur conjoncturel de fécondité a lui aussi poursuivi sa dégringolade, tombant à 1,62 enfant par femme, son niveau le plus bas depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
Cette tendance baissière, enclenchée il y a déjà plusieurs années, semble s’accélérer malgré les appels au « réarmement démographique » lancés par le président Emmanuel Macron fin 2023. Visiblement, ces injonctions n’ont pas suffi à relancer la natalité hexagonale.
Un vieillissement inexorable de la population
Au 1er janvier 2025, la France compte 68,6 millions d’habitants selon l’Insee. Si la population continue de croître légèrement (+0,25%), c’est essentiellement grâce au solde migratoire estimé à +152 000 personnes. Mais cette hausse ne compense pas les effets du solde naturel (naissances moins décès) tombé à un plus bas historique de +17 000.
Cette dynamique reflète un vieillissement inexorable de la population française. Avec l’arrivée des générations du baby-boom à des âges de forte mortalité, le nombre de décès augmente mécaniquement (+1,1% en 2024). Tandis que le déficit de naissances, lui, n’est pas près de se résorber.
Des facteurs multiples pour expliquer la dénatalité
Comment expliquer cette chute inexorable des naissances dans l’Hexagone ? Les raisons avancées sont multiples. Parmi elles, les difficultés croissantes à concilier vie professionnelle et vie familiale, en particulier pour les femmes. Malgré leur taux d’activité en hausse, ces dernières continuent d’assumer l’essentiel des tâches domestiques et parentales.
Il n’y a pas grand chose de fait pour aider les mamans qui travaillent. Le congé maternité est très court, avec des réveils toutes les 3-4h. C’est un calvaire puis un brise-cœur de confier son bébé à une nounou.
Un jeune père témoigne
S’ajoutent à cela le manque criant de places en crèche et de solutions de garde abordables, qui freinent les projets d’enfants. Sans parler de la crise du logement qui pèse lourd, surtout dans les grandes villes. Difficile de s’agrandir dans un appartement exigu et hors de prix.
Enfin, l’individualisme croissant et la quête de performance personnelle vont à l’encontre du désir de fonder une famille nombreuse. La pression sociétale pour être un « bon parent » décourage plus d’un couple. Tout comme l’angoisse face aux perspectives d’avenir, entre crise climatique et incertitudes économiques.
Relancer une véritable politique familiale
Face à ce déclin démographique qui menace la pérennité de notre système de protection sociale, que faire ? Pour l’Union nationale des associations familiales (UNAF), il est urgent de relancer une politique familiale ambitieuse, à l’image de celle menée dans les années 1990 qui avait permis un sursaut durable de la fécondité.
- Meilleur soutien aux familles pour réduire le coût de l’enfant
- Développement massif des modes de garde
- Aménagement des temps de travail
- Aide à la parentalité
Autant de leviers sur lesquels les pouvoirs publics doivent s’appuyer pour redonner aux Français l’envie et les moyens de faire des enfants. Car selon une enquête récente, les couples en âge de procréer déclarent souhaiter en moyenne 2,27 enfants. Preuve que le désir d’enfants reste intact, pour peu qu’on lui donne les conditions favorables pour s’épanouir.
À l’heure où le vieillissement de la population s’accélère, où les régimes de retraite sont plus que jamais sous pression, la relance de la natalité devient un enjeu crucial pour l’avenir de notre pays. Il y a urgence à agir pour enrayer cette spirale du déclin démographique. Et redonner un nouvel élan à la famille, cellule de base de notre société.