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Municipales 2026 : L’Union des Droites à Paris en Marche ?

Les élections municipales de 2026 à Paris s'annoncent passionnantes. Le Rassemblement National mise sur une alliance des droites pour décrocher ses premiers élus dans la capitale. Thierry Mariani, figure montante du RN, se frotte les mains suite aux scores encourageants aux législatives. Mais cette stratégie d'union des droites sera-t-elle payante ? Décryptage.

Les élections municipales de 2026 à Paris s’annoncent déjà passionnantes. Alors que la bataille fait rage entre les différentes factions de la gauche parisienne, un nouvel acteur compte bien jouer les trouble-fêtes : le Rassemblement National. Emmené par Thierry Mariani, le parti de Marine Le Pen mise sur une stratégie audacieuse pour s’imposer dans la capitale : l’union des droites.

Le RN parisien se frotte les mains

Lors des dernières élections législatives, les candidats RN ont réalisé des scores encourageants dans la capitale, dépassant la barre des 5% dans les 18 circonscriptions parisiennes. Une première pour le parti nationaliste. De quoi donner des ailes à Thierry Mariani, l’homme fort de l’antenne parisienne.

Pour la première fois, tous les candidats RN – dont trois ciottistes – ont dépassé la barre des 5 % dans les 18 circonscriptions de la capitale, et peuvent donc être remboursés de leurs frais de campagne. Une petite victoire…

– Thierry Mariani, figure du RN parisien

Fort de ces résultats, le Rassemblement National compte bien capitaliser sur la dynamique pour s’imposer lors du prochain scrutin municipal. Objectif affiché : décrocher les premiers élus RN au Conseil de Paris. Mais pour cela, le parti mise sur une stratégie risquée : l’alliance des droites.

Une main tendue vers les Zemmouristes

Pour s’imposer dans les urnes, le RN parisien compte sur le renfort des troupes d’Éric Zemmour et de son parti Reconquête!. L’ancien polémiste, qui avait réalisé des scores non négligeables dans certains arrondissements huppés lors de la présidentielle, dispose encore d’un socle électoral solide dans la capitale.

En s’alliant avec les Zemmouristes, le RN espère faire la différence dans les bureaux de vote parisiens. Une stratégie qui ne fait cependant pas l’unanimité au sein du parti de Marine Le Pen, certains craignant une perte d’identité politique. Mais pour Thierry Mariani, cette union des droites est indispensable :

Si nous voulons peser à Paris, nous devons additionner nos forces avec les électeurs d’Éric Zemmour. C’est la seule façon pour nous d’exister face aux mastodontes de la gauche parisienne.

– Un proche de Thierry Mariani

Le pari risqué du Rassemblement National

Malgré l’enthousiasme de Thierry Mariani, cette stratégie d’alliance des droites est loin d’être gagnée d’avance. À Paris, les électorats RN et Zemmouristes ne se recoupent que partiellement, avec de fortes disparités selon les arrondissements. Le parti de Marine Le Pen réussira-t-il à convaincre les électeurs de Reconquête! de voter pour ses candidats ?

Par ailleurs, une alliance trop visible avec les troupes d’Éric Zemmour pourrait effrayer une partie de l’électorat traditionnel de droite, tentée par le vote RN mais peu encline aux surenchères identitaires de l’ancien polémiste. Un équilibre subtil que devra trouver Thierry Mariani s’il veut transformer l’essai en 2026.

Quelle stratégie face à la gauche parisienne ?

Au-delà des alliances à droite, le Rassemblement National devra aussi affûter son programme pour convaincre des électeurs parisiens historiquement ancrés à gauche. Un défi de taille dans une ville acquise à Anne Hidalgo et son équipe depuis 2001.

Sur quels thèmes le RN parisien peut-il faire la différence ? La sécurité, cheval de bataille traditionnel du parti, sera assurément mise en avant pendant la campagne. Mais d’autres sujets, comme la propreté ou les transports, pourraient aussi être investis par les candidats de Thierry Mariani pour tenter de se démarquer.

2026, test grandeur nature pour le RN

Plus qu’un simple scrutin local, les municipales de 2026 feront figure de test pour le Rassemblement National, deux ans seulement avant la prochaine échéance présidentielle. Si le pari de Thierry Mariani s’avère payant, nul doute qu’il sera dupliqué dans d’autres grandes villes par un RN en quête de respectabilité et d’ancrage local.

A l’inverse, un échec dans les urnes viendrait fragiliser un peu plus Marine Le Pen, déjà contestée en interne après ses revers électoraux successifs. Les opposants à la ligne de “dédiabolisation” portée par le parti depuis plusieurs années ne manqueraient pas de s’engouffrer dans la brèche.

Une chose est sûre : les municipales parisiennes seront scrutées avec attention par tous les états-majors politiques. Elles donneront un avant-goût des grandes manœuvres à venir pour la conquête de l’Élysée. Le Rassemblement National sortira-t-il renforcé de ce round d’observation ? Réponse dans trois ans.

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