Un militant écologiste français se retrouve sur le banc des accusés en Allemagne. Âgé de 30 ans, Loïc Schneider est jugé pour violences contre deux policiers lors d’une manifestation près d’une mine de charbon en 2023. Les faits reprochés sont graves et pourraient lui valoir jusqu’à cinq années derrière les barreaux.
Un procès très médiatisé
Surnommé le « moine de Lützerath » en raison de sa tenue lors des événements, Loïc Schneider fait face à la justice allemande depuis ce mercredi. Dès le premier jour d’audience devant le tribunal d’Erkelenz, dans l’ouest de l’Allemagne, l’accusé a reconnu avoir poussé un policier et fait un croche-pied à un autre. Des aveux considérés comme tels par le juge, selon le porte-parole du tribunal.
Les images de l’altercation avaient fait le tour des réseaux sociaux. On y voyait notamment le trentenaire, vêtu d’une bure de moine et d’un masque assorti, en train de bousculer un agent des forces de l’ordre enlisé dans la boue en raison de son lourd équipement. La scène s’était déroulée en marge d’un important rassemblement écologiste visant à protester contre l’extension d’une mine de lignite à ciel ouvert.
Un rassemblement sous haute tension
En janvier 2023, des milliers de militants écologistes, parmi lesquels la célèbre activiste suédoise Greta Thunberg, s’étaient donné rendez-vous à Lützerath. Leur objectif : s’opposer au projet d’extension d’une mine de charbon détenue par l’énergéticien RWE, qui impliquait la disparition de ce village situé entre Düsseldorf et Cologne. Les affrontements avec les forces de l’ordre avaient été nombreux, faisant des blessés dans les deux camps.
D’après l’accusation, le policier victime du croche-pied de Loïc Schneider le 14 janvier 2023 avait chuté, souffrant de douleurs à l’épaule et d’un hématome. Il devrait être entendu lors de la prochaine audience prévue le 5 février, à la demande de l’avocate de la défense. Le verdict est attendu le jour même.
Un accusé au lourd passé judiciaire
Ce n’est pas la première fois que Loïc Schneider a maille à partir avec la justice allemande. En juillet 2020, il avait écopé de trois ans de prison à Hambourg pour troubles à l’ordre public et complicité d’incendie criminel. Les faits remontaient aux manifestations contre le G20 organisées trois ans plus tôt dans la cité hanséatique, et qui avaient été émaillées de nombreux débordements.
Bien que les revendications des militants pour le climat soient souvent légitimes, rien ne peut justifier l’usage de la violence, d’où qu’elle vienne.
– Une source proche du dossier
Ce procès cristallise une nouvelle fois les tensions existantes entre les activistes écologistes, prêts à en découdre pour défendre leurs convictions, et les autorités qui peinent à maintenir l’ordre face à une contestation de plus en plus déterminée. Si les revendications climatiques trouvent aujourd’hui un large écho au sein de la société, le recours à la force reste quant à lui très largement condamné. Un message que la justice allemande ne manquera pas de réaffirmer à l’encontre de Loïc Schneider.
