Alors que son gouvernement est menacé d’une motion de censure, le Premier ministre Michel Barnier sort du silence dans un entretien exclusif accordé au Figaro. Face à la fronde des oppositions sur son projet de budget de la Sécurité sociale, le locataire de Matignon se veut à la fois ferme et ouvert au dialogue. Un exercice d’équilibriste pour tenter de désamorcer une crise politique qui pourrait faire tomber l’exécutif.
« Les Français doivent prendre leurs responsabilités »
Interrogé sur le risque de censure, Michel Barnier en appelle solennellement au sens des « responsabilités » des Français et de la classe politique :
Chacun doit prendre ses responsabilités devant les Français. En cas de rejet du budget, il y aurait des conséquences qui pénaliseraient tous les Français.
Le Premier ministre agite la menace de « mesures immédiates » et met en garde contre le scénario d’une France « sans budget ». Une façon de faire pression sur les oppositions tentées de renverser le gouvernement.
Gestes d’apaisement sur l’électricité et l’AME
Mais Michel Barnier n’est pas qu’dans la fermeté. Il fait aussi plusieurs gestes pour tenter de désamorcer la crise. Face aux critiques du Rassemblement national (RN) et de la droite sur la hausse des taxes sur l’électricité, il lâche du lest :
J’ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité.
Le chef du gouvernement annonce aussi une baisse « sensible » de l’Aide médicale d’Etat (AME) pour les étrangers en situation irrégulière, une autre revendication des oppositions de droite.
Promesse de réformes sur la proportionnelle et l’immigration
Pour séduire les autres oppositions, Michel Barnier promet aussi des réformes institutionnelles et sociétales très attendues. Il annonce pour l’an prochain un projet de loi instaurant une dose de proportionnelle aux élections législatives. Le Premier ministre confirme également son intention de présenter un projet de loi sur l’immigration en 2025.
Des relations « franches et loyales » avec Macron
Interrogé sur ses rapports avec Emmanuel Macron, qui l’a nommé à Matignon après les législatives, Michel Barnier assure entretenir des relations « franches et loyales » avec le chef de l’Etat. Une façon de couper court aux rumeurs de tensions qui parasitent l’action du gouvernement.
Le pari risqué de Michel Barnier
En accordant cet entretien, le Premier ministre fait donc un pari risqué. Celui de réussir à amadouer les oppositions sans pour autant donner le sentiment de céder sur l’essentiel. Une stratégie de la main tendue qui n’est pas sans rappeler celle d’Edouard Philippe sous le précédent quinquennat.
Mais les interlocuteurs de Michel Barnier seront-ils sensibles à ses arguments ? Rien n’est moins sûr tant les oppositions semblent déterminées à en découdre pour marquer des points dans l’opinion. Le pari de l’apaisement est loin d’être gagné pour le locataire de Matignon, qui joue très gros dans cette séquence budgétaire à hauts risques. Les prochains jours s’annoncent donc décisifs pour l’avenir du gouvernement et de son Premier ministre.
Pour séduire les autres oppositions, Michel Barnier promet aussi des réformes institutionnelles et sociétales très attendues. Il annonce pour l’an prochain un projet de loi instaurant une dose de proportionnelle aux élections législatives. Le Premier ministre confirme également son intention de présenter un projet de loi sur l’immigration en 2025.
Des relations « franches et loyales » avec Macron
Interrogé sur ses rapports avec Emmanuel Macron, qui l’a nommé à Matignon après les législatives, Michel Barnier assure entretenir des relations « franches et loyales » avec le chef de l’Etat. Une façon de couper court aux rumeurs de tensions qui parasitent l’action du gouvernement.
Le pari risqué de Michel Barnier
En accordant cet entretien, le Premier ministre fait donc un pari risqué. Celui de réussir à amadouer les oppositions sans pour autant donner le sentiment de céder sur l’essentiel. Une stratégie de la main tendue qui n’est pas sans rappeler celle d’Edouard Philippe sous le précédent quinquennat.
Mais les interlocuteurs de Michel Barnier seront-ils sensibles à ses arguments ? Rien n’est moins sûr tant les oppositions semblent déterminées à en découdre pour marquer des points dans l’opinion. Le pari de l’apaisement est loin d’être gagné pour le locataire de Matignon, qui joue très gros dans cette séquence budgétaire à hauts risques. Les prochains jours s’annoncent donc décisifs pour l’avenir du gouvernement et de son Premier ministre.