Société

Marseille : Menaces sur Snapchat au Lycée

À Marseille, un professeur et son fils sont menacés de mort sur Snapchat par des lycéens. Une affaire qui révèle un climat toxique dans un lycée. Que s’est-il passé ?

Imaginez-vous ouvrir votre téléphone et découvrir un message menaçant, non seulement contre vous, mais aussi contre votre enfant. À Marseille, un professeur a vécu ce cauchemar. Une simple capture d’écran a révélé des propos d’une violence inouïe circulant sur Snapchat, visant à la fois cet enseignant et son fils, scolarisé dans le même lycée. Cette affaire, qui a secoué la cité phocéenne, soulève des questions brûlantes sur la violence scolaire, les réseaux sociaux et les tensions dans les établissements.

Une affaire qui secoue Marseille

En novembre 2024, un groupe Snapchat, initialement créé pour organiser un blocus dans un lycée du centre-ville de Marseille, a dérapé. Ce qui devait être un espace d’échange entre élèves s’est transformé en une plateforme de haine. Des messages d’une violence extrême ont ciblé un professeur et son fils, qualifié de manière homophobe. Cette affaire, portée devant le tribunal pour enfants en juin 2025, met en lumière des problématiques profondes dans certains établissements scolaires.

Les faits : des menaces glaçantes

Les messages échangés sur Snapchat étaient d’une brutalité rare. Un lycéen a proposé de s’en prendre physiquement au fils d’un enseignant, usant d’insultes homophobes. Un autre a surenchéri, incitant à tuer le père et l’élève. Une troisième personne aurait partagé des photos des victimes pour alimenter la conversation. Ces actes, bien que qualifiés par certains des accusés comme des « blagues » ou une volonté de « suivre le mouvement », ont eu des conséquences graves.

« Je voulais juste faire rire les autres », a tenté d’expliquer l’un des adolescents lors de l’enquête.

Ces adolescents, âgés de 15 à 16 ans au moment des faits, n’avaient aucun antécédent judiciaire. Pourtant, leurs mots ont semé la peur et l’indignation. La rapidité avec laquelle la plainte a été déposée par l’enseignant a permis une intervention judiciaire immédiate, mais le mal était fait.

Un climat scolaire toxique

L’affaire ne s’est pas produite dans un vide. Selon des témoignages, un climat délétère régnait dans une des classes du professeur visé. Des propos racistes, antisémites, complotistes et même négationnistes auraient été tenus, obligeant l’enseignant à intervenir. Cette intervention semble avoir déclenché la colère de certains élèves, alimentant les menaces sur Snapchat.

Ce n’est pas un cas isolé. Les tensions dans les établissements scolaires, exacerbées par les réseaux sociaux, sont un problème croissant. Les adolescents, derrière leurs écrans, se sentent parfois invincibles, oubliant que leurs paroles ont un impact réel.

Les chiffres clés :

  • 3 lycéens impliqués, âgés de 15 à 16 ans.
  • 1 groupe Snapchat avec plusieurs dizaines de membres.
  • 1 plainte déposée en novembre 2024.
  • Tribunal pour enfants : audience en juin 2025.

Les réseaux sociaux : une arme à double tranchant

Snapchat, avec son caractère éphémère, est particulièrement prisé des adolescents. Les messages s’effacent automatiquement, donnant un faux sentiment d’impunité. Pourtant, une simple capture d’écran peut tout changer. Dans cette affaire, c’est grâce à une telle capture que les menaces ont été découvertes.

Les réseaux sociaux amplifient les comportements, qu’ils soient positifs ou négatifs. Ils permettent aux adolescents de s’exprimer librement, mais aussi de déraper sans mesurer les conséquences. Les insultes homophobes, les incitations à la violence et la diffusion de photos sans consentement sont des délits graves, même derrière un écran.

La réponse judiciaire

En juin 2025, trois lycéens comparaissent devant le tribunal pour enfants. Les accusations sont lourdes : menaces de mort pour deux d’entre eux, et complicité pour la troisième, qui aurait partagé des photos. Les avocats de la défense plaident des intentions non sérieuses, mais les juges devront trancher.

Ce procès est symbolique. Il rappelle que les actes en ligne ont des répercussions dans le monde réel. Les adolescents, souvent mal informés des conséquences légales, doivent comprendre que la justice ne fait pas de distinction entre une menace proférée en face-à-face ou via un message Snapchat.

Les racines du problème

Cette affaire dépasse le cadre d’un simple dérapage. Elle met en lumière des failles dans l’éducation et la sensibilisation des jeunes. L’homophobie, le racisme et l’antisémitisme ne surgissent pas spontanément. Ils s’enracinent dans des stéréotypes véhiculés par la société, les médias, et parfois dans l’entourage des adolescents.

Les écoles jouent un rôle crucial dans la lutte contre ces fléaux. Pourtant, les enseignants, souvent seuls face à ces problématiques, manquent de moyens et de soutien. Comment prévenir ces comportements avant qu’ils ne dégénèrent ? La réponse réside dans une éducation renforcée dès le plus jeune âge.

« Les mots blessent, et derrière les écrans, les blessures sont parfois invisibles, mais bien réelles. »

Vers une prise de conscience collective

Face à cette affaire, plusieurs pistes d’action émergent :

  • Éducation numérique : Apprendre aux adolescents les conséquences légales et humaines de leurs actes en ligne.
  • Sensibilisation : Renforcer les programmes contre l’homophobie, le racisme et l’antisémitisme dès l’école primaire.
  • Soutien aux enseignants : Offrir des formations et des ressources pour gérer les tensions en classe.
  • Responsabilité parentale : Impliquer les familles dans la surveillance des activités en ligne de leurs enfants.

Cette affaire marseillaise n’est pas un cas isolé. Elle reflète un malaise plus large dans la société, où les réseaux sociaux amplifient les tensions et les écoles peinent à suivre le rythme. Mais elle est aussi être un électrochoc, un appel à repenser notre rapport aux technologies et à l’éducation.

Et après ?

Le procès de juin 2025 marquera une étape, mais il ne suffira pas à panser les blessures. Pour le professeur et son fils, la peur et l’incompréhension resteront. Pour la société, c’est une opportunité de tirer des leçons et d’agir. Car derrière chaque message haineux, il y a des vies humaines, des familles brisées et une communauté ébranlée.

À Marseille, comme ailleurs, le chemin vers une coexistence respectueuse est long. Mais chaque pas compte. Et si cette affaire pouvait être le début d’un changement ?

Et vous, que pensez-vous de cette affaire ? Les réseaux sociaux sont-ils hors de contrôle ?

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