En ce samedi de novembre, la France entière se lève pour dire stop aux violences faites aux femmes. Plus de 400 organisations et personnalités appellent à manifester dans des dizaines de villes, de Paris à Marseille en passant par Lille et Bordeaux. Un cri du cœur, une demande de justice qui résonne avec force alors que se tient en parallèle le procès retentissant des viols de Mazan.
Le procès de Mazan, révélateur d’une culture du viol ancrée
Ce procès à l’écho international, où une cinquantaine d’hommes sont jugés pour le viol de Gisèle Pelicot droguée à son insu, met en lumière l’ampleur des violences patriarcales qui gangrènent notre société. Comme le souligne Amandine Cormier de l’organisation Grève féministe :
La violence patriarcale s’exerce partout, dans les maisons, sur les lieux de travail, les lieux d’études, dans la rue, dans les transports, dans les établissements de soins, absolument partout dans la société.
Face à ce fléau, les manifestants réclament un véritable sursaut national et une loi-cadre intégrale pour remplacer une législation jugée morcelée et incomplète. Car malgré les promesses du gouvernement, les moyens alloués restent insuffisants selon les associations.
Une grande cause du quinquennat qui peine à se concrétiser
En novembre 2017, le président Emmanuel Macron avait fait de l’égalité femmes-hommes la grande cause de son quinquennat, avec comme premier pilier la lutte contre les violences faites aux femmes. Si certaines mesures comme le 3919 ou les téléphones grave danger ont été saluées, elles restent insuffisantes aux yeux des associations qui réclament :
- Un budget de 2,6 milliards d’euros par an
- Une loi-cadre intégrale
- Des dispositifs renforcés d’accompagnement des victimes
- Une meilleure formation des professionnels de terrain
La secrétaire d’État chargée de l’Égalité femmes-hommes, Salima Saa, a promis des “mesures concrètes et efficaces” pour le 25 novembre. Les associations et les manifestants attendent désormais des actes forts à la hauteur des enjeux.
Une mobilisation historique pour faire bouger les lignes
Avec cet appel à manifester signé par plus de 400 organisations et personnalités, c’est un véritable élan de solidarité qui s’empare du pays. Des figures emblématiques comme la chanteuse Angèle, l’actrice Judith Godrèche ou encore l’écrivaine Vanessa Springora, nombreuses sont celles et ceux à vouloir porter ce combat sur le devant de la scène.
Les syndicats sont également de la partie, avec notamment les secrétaires générales de la CGT et de la CFDT qui sont attendues dans le cortège parisien. Une convergence des luttes pour dire stop à toutes les formes de violences faites aux femmes, des plus insidieuses aux plus brutales.
Cette journée de mobilisation historique saura-t-elle faire bouger les lignes ? Une chose est sûre, elle marque une prise de conscience collective de l’urgence à agir. Car comme le martèlent les associations, chaque jour en France, des centaines de femmes subissent des violences du simple fait d’être femmes. Il est temps que cela cesse, et cela passe par une réponse politique et sociétale d’ampleur. Le procès de Mazan et ces manifestations mettent la pression sur le gouvernement qui ne pourra plus se contenter de demi-mesures. L’heure est à un véritable changement de paradigme pour construire une société égalitaire, respectueuse et libérée de toute forme de violence patriarcale.