Magdebourg, ville d’ordinaire paisible près de Berlin, est devenue l’épicentre d’un débat houleux sur l’immigration et la sécurité en Allemagne. Lundi, deux manifestations opposées se tenaient dans les rues de la cité, suite à une attaque meurtrière à la voiture bélier qui a endeuillé le pays.
L’AfD Manifeste Contre « L’Échec Politique Monstrueux »
Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a organisé un rassemblement « mémoriel » pour les victimes, dont un garçon de 9 ans. Devant plusieurs centaines de personnes, le chef local de l’AfD, Jan Wenzel Schmidt, a tonné :
« La terreur est arrivée dans notre ville. Nous devons fermer les frontières, nous ne pouvons plus accueillir des fous furieux venus de tous les pays. »
Il a condamné « l’échec politique monstrueux » qui a mené selon lui à ce drame, dont le suspect est un réfugié saoudien. Alice Weidel, co-présidente du parti anti-immigration, a quant à elle réclamé « du changement pour vivre de nouveau en sécurité », sous les cris de « expulsion ! » de la foule.
Le Contre-Rassemblement Appelle à « La Tolérance et L’Humanité »
En parallèle, le mouvement « Gib Hass keine Chance » (« Ne donne aucune chance à la haine ») dénonçait la récupération politique et appelait à la tolérance. Dans un communiqué, l’initiative anti-AfD a déclaré :
« Nous constatons avec effroi et colère que des personnes veulent instrumentaliser cet acte cruel pour leur politique. »
Le Gouvernement Scholz Promet Une Enquête Minutieuse
Face à la pression, le gouvernement d’Olaf Scholz a assuré qu’une enquête rapide et approfondie serait menée pour clarifier d’éventuelles erreurs des autorités. Selon une source proche du gouvernement saoudien, Ryad avait demandé l’extradition de Taleb Jawad al-Abdulmohsen, le suspect de 50 ans, en avertissant à plusieurs reprises qu’il « pourrait être dangereux ».
Le Profil Troublant du Suspect, un Psychiatre Réfugié
Installé en Allemagne depuis 2006 avec le statut de réfugié, ce psychiatre saoudien disposait pourtant d’un parcours surprenant. Sur les réseaux sociaux, il exprimait des opinions hostiles à l’islam, une colère contre les fonctionnaires allemands de l’immigration, ainsi qu’un soutien aux théories du complot d’extrême droite sur une prétendue « islamisation » de l’Europe.
D’autres éléments atypiques ont filtré dans la presse :
- Ses collègues doutaient de ses compétences, le surnommant « Docteur Google » car il consultait souvent le web avant un diagnostic.
- Il aurait lui-même été traité pour troubles psychiques d’après certains médias.
Une Campagne Électorale Bouleversée, des Questions sur la Sécurité
Comme le prédit le journal Bild, cette attaque devrait marquer un « avant et un après » dans la campagne électorale, relançant le thème ultra-sensible de l’immigration. La sécurité des marchés de Noël est aussi pointée du doigt, malgré un renforcement depuis un acte similaire en 2016 à Berlin.
Magdebourg illustre les déchirements de l’Allemagne sur ces questions. Alors que l’AfD, créditée de 20% dans les sondages, réclame un tour de vis migratoire, le gouvernement se retrouve sous pression pour rassurer une opinion inquiète. Dans ce contexte tendu, l’appel au calme et à l’unité résonne comme un vœu pieux.
