Pep Guardiola, l’entraîneur star de Manchester City, a franchi un cap symbolique dimanche dernier en dirigeant son 500e match à la tête des Citizens. Une rencontre pas comme les autres pour le technicien catalan, submergé par l’émotion après une rare victoire ces derniers temps, en plein cœur d’une saison particulièrement mouvementée pour le champion d’Angleterre en titre.
Un succès salvateur dans la tempête
Le déplacement à Leicester s’annonçait périlleux pour une équipe de Manchester City traversant l’une des pires périodes de l’ère Guardiola. Mais les Sky Blues sont parvenus à s’imposer (2-0), grâce à des buts de Savinho et de l’incontournable Erling Haaland. De quoi permettre à City de remonter à la 5e place de Premier League, à 14 longueurs tout de même du leader Liverpool.
Pourtant, cette victoire étriquée s’est dessinée à rebours des préceptes chers à Pep Guardiola : un jeu sans réel fil conducteur, des joueurs fébriles et une possession de balle inhabituellement faible (46,4%). Portés par un réalisme salvateur, les Mancuniens ont fini par faire plier Leicester contre le cours du jeu. Un succès en forme de bouffée d’oxygène dans cette période de doutes.
Je pense que c’est plus du soulagement que de la joie. C’est le mot juste. Nous devons nous améliorer dans beaucoup de domaines.
Pep Guardiola après la rencontre
Un 500e avec des airs de nouveau départ ?
Cette 362e victoire en 500 rencontres à la tête de Manchester City avait une saveur particulière pour Pep Guardiola. Visiblement ému après le coup de sifflet final, le Catalan a eu du mal à contenir ses larmes au moment d’être ovationné par les supporters des Citizens qui ont entonné son nom. Un lien fort avec le public qui ne s’est pas effiloché malgré la mauvaise passe traversée par l’équipe.
Avec seulement 2 succès sur les 14 derniers matchs toutes compétitions confondues, City a perdu de sa superbe cette saison. Une situation inédite pour Guardiola depuis son arrivée en Angleterre en 2016. Face à Leicester, son équipe n’a pas livré une prestation flamboyante mais ce succès ténu pourrait servir de déclic et lancer une dynamique nouvelle.
City stoppe l’hémorragie avec ce premier succès en six rencontres. Les champions en titre ne méritaient pas spécialement de l’emporter aujourd’hui. Mais l’essentiel est là. Guardiola et ses hommes vont pouvoir souffler un peu.
Analyse du Daily Mail
Haaland, le timide motif d’espoir
Si les maux de Manchester City semblent profonds cette saison, l’inévitable Erling Haaland offre quelques raisons d’espérer des jours meilleurs. Encore buteur contre Leicester, son 14e but en Premier League, le cyborg norvégien a été l’autre grande satisfaction de la soirée avec la victoire. De quoi raviver l’étincelle chez les Citizens ?
Haaland a marqué. Cette chose sera plus importante que tout le reste pour eux. C’est une petite amélioration. Et peut-être une base sur laquelle ils peuvent reconstruire. On verra.
Le Daily Mail reste prudent
Pep Guardiola a reconnu que son attaquant vedette était « fatigué » après avoir beaucoup joué et traversé des « moments excitants » dans sa vie personnelle, lui qui vient de devenir papa pour la première fois. Préserver la forme étincelante de Haaland apparaît clairement comme l’une des clés pour permettre à Manchester City de redresser la barre.
City doit se réinventer
Au-delà du cas Haaland, Pep Guardiola sait qu’il a du pain sur la planche pour remettre sa machine sur les bons rails. Privé de nombreux cadres sur blessure (Ruben Dias, Stones, Ederson…), l’entraîneur mancunien peine à trouver la bonne formule depuis plusieurs semaines. Il a admis après le match contre Leicester que son équipe allait avoir « besoin d’aide » au mercato hivernal.
Auteur d’un début de saison tonitruant, Manchester City traverse clairement une zone de turbulences comme rarement sous l’ère Guardiola. Les prochaines semaines nous diront si ce 500e match acté dimanche était le point de départ d’une renaissance ou simplement les derniers soubresauts d’une équipe arrivée au bout d’un cycle. Une chose est sûre, Pep Guardiola va devoir se réinventer pour redorer le blason de son équipe. Rendez-vous le 5 janvier avec un choc face à Chelsea pour un premier élément de réponse.