La France est en ébullition. À peine rentré d’Arabie Saoudite mercredi soir, le Président Emmanuel Macron a dû faire face à une crise politique majeure : son gouvernement, mené par le Premier ministre Michel Barnier, a été renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale. Une gifle pour l’exécutif.
Selon des sources proches de l’Élysée, si le chef de l’État s’attendait à voir le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire joindre leurs voix contre le gouvernement, l’ampleur du vote l’a malgré tout surpris. Avec 331 députés ayant voté la censure, bien au-delà des 289 requis, Emmanuel Macron y voit la constitution d’un « front antirépublicain » à l’Assemblée.
Macron Pointe du Doigt le « Bloc Nationaliste » et la « Gauche Mélenchonisée »
Dans son viseur : le bloc nationaliste composé du RN et du NFP, mais aussi une gauche qu’il juge « mélenchonisée ». Le président voit dans cette alliance de circonstance une menace pour la stabilité des institutions. D’où sa décision de s’adresser solennellement aux Français dès ce jeudi soir à 20h, dans une allocution télévisée.
Cette prise de parole survient alors que Michel Barnier doit présenter sa démission ce jeudi matin, ouvrant une période d’incertitude. Qui pour lui succéder à Matignon dans ce contexte explosif ? Les noms de Bayrou, Lecornu, Cazeneuve ou encore Retailleau circulent, mais le choix s’annonce cornélien pour un président fragilisé.
Vers une Dissolution de l’Assemblée ?
Dès les résultats du vote tombés, les appels à la dissolution de l’Assemblée se sont multipliés, tant à droite qu’à gauche. Mais selon son entourage, Emmanuel Macron n’entend pas céder à la pression. Il verrait dans ce « front anti-Macron » un chantage antidémocratique, les oppositions cherchant à provoquer des législatives anticipées.
Reste qu’après avoir perdu sa majorité absolue en juin 2024, puis essuyé un camouflet cinglant avec la censure, la marge de manœuvre présidentielle apparaît bien mince. D’autant que les sujets explosifs s’accumulent, entre réforme des retraites, flambée des prix de l’énergie et tensions sociales.
Un Quinquennat en Péril
C’est donc un véritable tournant qui s’annonce. Soit Emmanuel Macron parvient à reprendre la main en nommant un gouvernement d’union nationale capable de rassembler au-delà de son camp, soit il devra, contraint et forcé, renvoyer les Français aux urnes. Un pari à haut risque à mi-mandat.
Les prochains jours s’annoncent donc décisifs pour l’avenir du quinquennat. Et au-delà, pour la stabilité politique du pays. Car derrière les murs de l’Assemblée, c’est bien le spectre d’une France de plus en plus ingouvernable qui se profile. Un défi immense pour un président arrivé au pouvoir avec la promesse de réconcilier les Français.
C’est un moment grave pour nos institutions, notre démocratie. Je m’adresserai aux Français ce soir avec la solennité requise par les circonstances.
– Emmanuel Macron, selon des proches
En attendant l’intervention présidentielle, le pays retient son souffle. Dissolution, remaniement d’ampleur, gouvernement de coalition ? Toutes les options sont sur la table. Mais face à ce qu’il considère comme des « manœuvres politiciennes », Emmanuel Macron entend rester droit dans ses bottes. Quitte à risquer son va-tout.
