C’est un déplacement lourd de sens que s’apprête à effectuer le président français Emmanuel Macron ce vendredi à Beyrouth. Objectif affiché : apporter son soutien aux nouveaux dirigeants du Liban dans leurs efforts pour former un gouvernement et écrire une nouvelle page de l’histoire du pays.
Cette visite présidentielle intervient à un moment charnière pour le Liban. Le pays sort en effet d’une longue période d’instabilité politique, marquée par deux ans de vacance à la tête de l’État. L’élection il y a une semaine de Joseph Aoun, puis la désignation de Nawaf Salam au poste de Premier ministre, semblent augurer d’un nouveau départ tant attendu.
Un soutien français multilatéral
La France, ancienne puissance mandataire au Liban, entend bien jouer un rôle clé dans cette transition. Paris voit dans l’arrivée aux responsabilités de Joseph Aoun et Nawaf Salam, deux personnalités respectées, l’occasion de « consolider la souveraineté du Liban, assurer sa prospérité et maintenir son unité » selon l’Élysée.
Mais le soutien français ne se limite pas à une simple visite de courtoisie. En coulisses, la diplomatie tricolore s’active pour mobiliser la communauté internationale. Un entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a ainsi permis d’obtenir l’appui de Riyad à la formation d’un « gouvernement fort ».
« L’élection de Joseph Aoun et la désignation de Nawaf Salam sont aussi le fruit de ce travail de diplomatie régionale »
a souligné Emmanuel Macron.
Conforter le cessez-le-feu
L’autre enjeu majeur de cette visite concerne le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre dernier. En tant que pays impliqué dans la surveillance de ce cessez-le-feu, la France entend bien s’assurer de sa bonne application.
Emmanuel Macron devrait ainsi plaider pour le retrait complet de l’armée israélienne du sud du Liban et le déploiement de l’armée libanaise d’ici le 26 janvier, comme le prévoit l’accord. Un défi de taille pour les nouvelles autorités libanaises.
Promouvoir la stabilité et la prospérité
Au-delà de ces dossiers sécuritaires pressants, le président français entend aussi poser les jalons d’une relation renouvelée entre la France et le Liban. L’Élysée promet ainsi des « gestes symboliques » pour mobiliser la communauté internationale au chevet du pays du Cèdre, après une première conférence d’aide organisée à Paris en octobre.
Car les défis qui attendent le Liban sont immenses : crise économique persistante, fragilité des institutions, tensions communautaires… Autant de chantiers sur lesquels le soutien de la France et de ses partenaires sera précieux pour accompagner le Liban sur le chemin de la stabilité et de la prospérité.
Une visite sous le signe de l’espoir
La visite d’Emmanuel Macron à Beyrouth ce vendredi est donc bien plus qu’un simple déplacement protocolaire. Elle se veut le symbole d’un nouveau départ pour le Liban, avec le soutien de la France et de la communauté internationale.
Reste maintenant aux nouveaux dirigeants libanais à transformer l’essai, en formant rapidement un gouvernement représentatif et en engageant les réformes nécessaires pour redonner confiance aux Libanais et à leurs partenaires. Un défi de taille, mais qui semble désormais à portée de main.
