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L’Unrwa Peut-Elle Vraiment Être Remplacée à Gaza ?

L’Unrwa est-elle condamnée à disparaître à Gaza ? Son chef défend une alternative inattendue, mais Israël pousse pour un changement radical. Que va-t-il se passer ?

Imaginez une région déchirée par des mois de conflit, où des milliers de personnes dépendent d’une seule organisation pour survivre. À Gaza, cette organisation, c’est l’Unrwa, une agence de l’ONU qui, depuis des décennies, soutient les réfugiés palestiniens. Mais aujourd’hui, son avenir est incertain : d’un côté, son dirigeant insiste sur son rôle unique ; de l’autre, Israël appelle à son remplacement. Que se cache-t-il derrière ce bras de fer ?

Unrwa : Une Agence au Cœur de la Tourmente

Créée en 1949, l’Unrwa n’est pas une simple organisation humanitaire. Elle incarne un pilier pour les réfugiés palestiniens, offrant des services essentiels comme l’éducation, la santé ou encore l’assainissement. À Gaza, où la guerre fait rage depuis plus d’un an, ses 13 000 employés locaux jouent un rôle crucial dans la distribution de l’aide, souvent en collaboration avec d’autres structures internationales.

Mais cette mission, aussi vitale soit-elle, est aujourd’hui menacée. Des voix s’élèvent pour remettre en question son existence même, arguant que d’autres entités pourraient prendre le relais. Pourtant, selon le chef de l’agence, une telle idée est loin d’être réaliste. Pourquoi ? Plongeons dans ce débat brûlant.

Une Alternative Impossible ?

Le dirigeant de l’Unrwa a été clair lors d’une récente conférence de presse à Genève : aucune ONG, aucune autre agence de l’ONU ne peut remplir le vide qu’elle laisserait. Pour lui, la seule option viable repose sur des **institutions palestiniennes**, qui émergeraient dans le cadre d’un futur État palestinien. Une vision ambitieuse, mais qui soulève une question : dans le chaos actuel, est-ce seulement envisageable ?

« L’alternative, ce n’est pas une autre organisation des Nations unies. Ce sont des institutions palestiniennes d’un État palestinien. »

– Le chef de l’Unrwa

Cette position met en lumière une réalité souvent occultée : l’Unrwa ne se contente pas de distribuer de la nourriture ou des couvertures. Elle représente un système quasi étatique dans une région où les structures locales sont fragilisées par des années de conflit et d’occupation. Remplacer une telle entité par des acteurs extérieurs, même spécialisés, semble donc illusoire à court terme.

La Position d’Israël : Trouver des Substituts

De l’autre côté de l’échiquier, les autorités israéliennes adoptent une tout autre approche. Selon un représentant officiel, l’objectif est de trouver des alternatives concrètes pour suppléer l’Unrwa à Gaza. Parmi les suggestions, des organisations comme le Programme alimentaire mondial pourraient gérer la distribution alimentaire, tandis que d’autres prendraient en charge des domaines spécifiques comme la santé ou l’éducation.

Cette volonté de changement n’est pas nouvelle. En janvier dernier, Israël a mis fin aux activités de l’agence sur son propre territoire, une décision entérinée par une loi votée quelques mois plus tôt. À l’origine de cette rupture ? Des accusations graves : certains employés de l’Unrwa auraient été impliqués dans une attaque majeure survenue le 7 octobre. Une enquête interne de l’ONU a depuis reconnu que neuf membres du personnel pourraient effectivement avoir joué un rôle dans cet événement.

Pour les autorités israéliennes, ces révélations justifient pleinement leur méfiance. Mais est-ce suffisant pour démanteler une structure qui soutient des millions de personnes ?

Un Financement en Péril

Les accusations portées contre l’Unrwa ont eu des répercussions immédiates. Dès les premiers soupçons, plusieurs donateurs majeurs ont suspendu leur soutien financier, plongeant l’agence dans une crise budgétaire sans précédent. Bien que l’enquête ait limité l’implication à une poignée d’individus, le mal était fait : la confiance s’est érodée, et avec elle, les ressources nécessaires pour opérer.

Pourtant, d’après une source proche du dossier, l’Unrwa reste un rouage essentiel dans la réponse humanitaire à Gaza. Sans son réseau et son expertise, la situation, déjà désastreuse, pourrait devenir incontrôlable. Comment, dès lors, concilier ces impératifs avec les tensions politiques ?

Vers une Solution Politique ?

Face à ce dilemme, le chef de l’Unrwa propose une piste audacieuse : plutôt que de chercher à remplacer l’agence, pourquoi ne pas concentrer les efforts sur une **solution politique** durable ? Pour lui, la création d’un État palestinien, doté de ses propres institutions, résoudrait non seulement la question de l’aide humanitaire, mais aussi les racines profondes du conflit.

Cette idée, bien que séduisante sur le papier, se heurte à des obstacles majeurs. Entre les divisions internes palestiniennes, les pressions internationales et l’absence de consensus sur la scène diplomatique, la route vers une telle issue semble longue et semée d’embûches.

  • Un État palestinien nécessiterait un accord politique global.
  • Les institutions actuelles sont fragiles et sous-financées.
  • Le conflit en cours complique toute avancée concrète.

Les Réfugiés au Cœur du Débat

Au milieu de ces joutes verbales et stratégiques, une réalité demeure : les réfugiés palestiniens, pris en étau, dépendent de l’Unrwa pour leur survie quotidienne. À Gaza, où les bombardements ont ravagé les infrastructures, l’agence est souvent le dernier rempart contre la famine et le désespoir. Sans elle, qui prendrait soin des écoles, des cliniques, des familles démunies ?

Pour mieux comprendre l’ampleur de son rôle, jetons un œil à quelques chiffres clés :

DomaineAction de l’UnrwaImpact
ÉducationGestion d’écolesDes milliers d’enfants scolarisés
SantéCliniques mobilesSoins pour les plus démunis
Aide alimentaireDistributionSoutien à des familles entières

Ces données montrent à quel point l’Unrwa est ancrée dans le tissu social de Gaza. La remplacer sans bouleverser cet équilibre fragile relève presque de l’impossible.

Et Maintenant ?

Le débat autour de l’Unrwa est bien plus qu’une querelle administrative. Il touche à des questions fondamentales : la souveraineté, l’humanitaire, la justice. D’un côté, une agence qui, malgré ses imperfections, reste indispensable ; de l’autre, un État qui cherche à redessiner les contours de l’aide dans une région sous tension. Entre les deux, des millions de vies suspendues à des décisions qui tardent à venir.

Alors, l’Unrwa peut-elle vraiment être remplacée ? Ou faut-il, comme le suggère son chef, changer de paradigme et viser une résolution plus large ? Une chose est sûre : tant que le conflit persiste, ces questions continueront de hanter les esprits, à Gaza comme ailleurs.

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