L’Ukraine a été frappée par une vague d’attaques de drones russes d’une ampleur sans précédent dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon les autorités ukrainiennes, pas moins de 132 drones ont été lancés par la Russie, visant principalement les infrastructures énergétiques du pays. Un lourd bilan humain est à déplorer, avec au moins un mort et huit blessés.
Une nuit d’horreur pour l’Ukraine
Cette attaque massive intervient au lendemain de frappes russes ayant déjà ciblé le réseau électrique ukrainien, plongeant plus d’un million de personnes dans le noir malgré des températures glaciales. L’armée de l’air ukrainienne affirme avoir pu abattre 88 drones, tandis que 41 autres ont disparu des radars, probablement brouillés par les défenses du pays. Mais les dégâts restent considérables.
À Kherson, une femme a perdu la vie, touchée par l’un des drones kamikazes. La région d’Odessa déplore quant à elle sept blessés. Même la capitale Kiev n’a pas été épargnée, avec un centre médical touché et son gardien blessé. Vendredi matin, de nombreuses zones dont Kherson et une partie de la région de Mykolaïv étaient toujours privées d’électricité.
La Russie assume et menace
Le président russe Vladimir Poutine a revendiqué ces frappes, les présentant comme une réponse aux tirs de missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow contre le territoire russe par l’armée ukrainienne. Une justification qui fait craindre une escalade dangereuse du conflit, près de trois ans après le début de l’invasion russe.
Il s’agit clairement d’une nouvelle étape dans cette guerre sans fin. Poutine ne cache plus sa volonté de détruire les infrastructures vitales de l’Ukraine pour faire plier le pays. C’est une stratégie cruelle, à l’approche de l’hiver.
– Un diplomate européen
L’Ukraine riposte mais reste en difficulté
Malgré les dégâts subis, l’Ukraine tente de répliquer. Son armée affirme ainsi avoir frappé dans la nuit un dépôt pétrolier dans la région russe de Rostov, qui approvisionne les troupes de Moscou, sans préciser les armes utilisées. Mais sur le terrain, la situation reste préoccupante pour Kiev.
Selon des sources proches du dossier, l’armée russe revendique la prise de deux nouveaux villages dans l’est de l’Ukraine, signe que ses forces ont accéléré leur avancée dans la région depuis l’automne. Une tendance inquiétante pour Kiev, qui peine à contenir la pression malgré l’aide occidentale.
Vers une guerre d’usure sans fin ?
Presque trois ans après le début du conflit, un constat amer s’impose : malgré les immenses pertes humaines et matérielles, aucun des deux camps ne semble en mesure de l’emporter définitivement. L’Ukraine résiste avec courage mais subit des dommages considérables, tandis que la Russie maintient une pression constante sans pour autant réaliser de percée décisive.
Nous sommes face à une véritable guerre d’usure. Poutine mise sur le temps long, en espérant que la détermination occidentale finira par faiblir. Mais les Ukrainiens ont montré une résilience extraordinaire jusqu’ici. Ils ne lâcheront rien.
– Un expert des questions de défense
Dans ce contexte, les attaques contre les infrastructures apparaissent comme une arme de plus pour tenter de briser le moral de la population. Mais c’est aussi un pari risqué pour le Kremlin, qui pourrait se retrouver accusé de crimes de guerre si les civils continuent de payer le prix fort de cette stratégie.
La communauté internationale au défi
Face à cette escalade, la communauté internationale semble plus que jamais mise au défi. Les alliés de Kiev, États-Unis et Europe en tête, condamnent fermement les frappes russes mais peinent à infléchir la détermination de Poutine. Les sanctions économiques restent d’une efficacité limitée à court terme.
- Comment aider l’Ukraine à se protéger contre ces attaques ciblées sur ses infrastructures ?
- Faut-il fournir des systèmes de défense antiaérienne plus performants, au risque d’une escalade avec Moscou ?
- Comment maintenir la pression diplomatique et économique sur la Russie sans la braquer définitivement ?
C’est un équilibre très délicat à trouver. Nous devons continuer à soutenir l’Ukraine par tous les moyens, mais sans provoquer une réaction incontrôlée de Poutine qui nous entraînerait vers un conflit ouvert avec la Russie. La voie est étroite.
– Un haut responsable de l’OTAN
À l’ONU aussi, les discussions restent tendues. La Russie, forte de son droit de veto au Conseil de sécurité, bloque toute tentative de résolution condamnant ses actions en Ukraine. Les appels au dialogue et à la désescalade peinent à se faire entendre alors que le fracas des bombes résonne chaque jour un peu plus fort.
Cette nouvelle attaque de drones russes contre l’Ukraine marque donc une escalade préoccupante dans un conflit qui semble parti pour durer. Malgré une résistance héroïque, Kiev reste sous la menace constante des frappes de Moscou, déterminé à faire plier le pays par tous les moyens. La communauté internationale se retrouve face à un défi majeur : comment soutenir l’Ukraine sans pour autant basculer dans une confrontation directe avec la Russie aux conséquences imprévisibles ? Plus que jamais, la paix semble lointaine et fragile dans cette partie de l’Europe.
