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Logements Vides à Saint-Nazaire : Le Bailleur Attaque le Ministère des Armées

À Saint-Nazaire, 32 logements flambant neufs destinés aux gendarmes sont désespérément vides. Le bailleur social Silène, furieux, attaque le ministère des Armées en justice pour ce revirement de dernière minute qui le place dans une situation intenable. Un nouveau coup dur pour la ville qui manque cruellement de...

Imaginez la stupeur du bailleur social Silène à Saint-Nazaire. Après sept longues années passées à concevoir et construire 32 logements spécialement dédiés aux gendarmes maritimes, voilà que ces appartements et maisons flambant neufs restent désespérément vides. La raison ? L’armée, qui s’était engagée à les occuper, a finalement fait volte-face, laissant Silène avec un goût amer de trahison en bouche.

Un projet sur-mesure avorté

Lorsqu’en 2017, la ville de Saint-Nazaire a appris l’arrivée d’un nouveau peloton de gendarmes maritimes, elle s’est immédiatement mobilisée pour faciliter leur installation. Le bailleur Silène a répondu présent, se lançant dans un projet titanesque pour construire des logements adaptés à leurs besoins spécifiques.

Parkings sécurisés, superficies généreuses, exposition optimale… Rien n’a été laissé au hasard pour offrir aux militaires et leurs familles un cadre de vie optimal. Les équipes de Silène ont travaillé d’arrache-pied, en étroite collaboration avec l’État, échangeant des centaines de mails pour peaufiner les détails.

Le temps qui passe, l’armée qui se défile

Mais voilà qu’à l’heure de la livraison tant attendue, coup de théâtre ! « L’État nous dit : non, en fait, ça ne nous intéresse pas, on ne va pas les prendre », s’indigne Xavier Perrin, président de Silène. Les gendarmes, qui avaient trouvé à se loger ailleurs en attendant, ne souhaitent plus déménager.

C’est un boulet avec lequel on se retrouve par leur faute, et qui a une vraie incidence sur la population nazairienne, ce n’est pas normal.

Xavier Perrin, président de Silène

700 000 euros de préjudice et une assignation en justice

Pour Silène, c’est la douche froide. Avec 700 000 euros de manque à gagner et des logements sur-mesure impossibles à transformer en HLM classiques vu leurs loyers élevés, le bailleur n’a d’autre choix que d’attaquer le ministère des Armées en justice.

Une tentative de médiation a bien eu lieu, mais l’armée ne s’est même pas déplacée, envoyant un représentant en visioconférence. Un manque de respect vécu comme un énième camouflet par les équipes nazairiennes.

Une ville en manque cruel de logements

Cette mésaventure ne fait qu’aggraver la situation déjà tendue du logement à Saint-Nazaire. La ville, en plein essor avec l’arrivée prochaine du chantier du porte-avions nouvelle génération, peine à loger ses habitants et la main d’œuvre affluant de toute part.

Silène se retrouve désormais à devoir démarcher activement de nouveaux locataires pour ces appartements et maisons conçus pour un public bien spécifique. Un travail de longue haleine qui retarde d’autant la construction de logements dont la ville a tant besoin.

L’État, ce grand absent

Dans cette affaire, l’État brille par son silence. Malgré nos sollicitations, le ministère des Armées n’a pas souhaité commenter, renvoyant la balle aux gendarmes maritimes, qui eux-mêmes nous ont orientés vers le ministère. Un jeu de pingpong qui en dit long sur le désengagement des instances parisiennes.

Pendant ce temps, à Saint-Nazaire, élus locaux et bailleur social sont en première ligne pour gérer les conséquences de ce fiasco immobilier. Un combat de David contre Goliath où les petits paient le prix fort des revirements des grands.

L’avenir nous dira si la justice donnera raison à Silène face à ce qu’il considère comme une véritable trahison de l’État. En attendant, les 32 logements vides de la discorde restent là, symboles criants des difficultés de coordination entre le local et le national, et de la crise du logement qui gangrène nos villes.

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