Les tensions diplomatiques s’intensifient entre l’Iran et les puissances occidentales. Téhéran a vivement dénoncé mardi les nouvelles sanctions annoncées par l’Union européenne et le Royaume-Uni, les jugeant “injustifiables”. Au cœur du différend, les accusations de soutien de l’Iran à la Russie dans le conflit ukrainien, notamment par la fourniture présumée de drones et de missiles.
L’Iran réfute les accusations
Selon un porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait lui-même admis qu’aucun missile balistique iranien n’avait été exporté vers la Russie. Fort de cet argument, l’Iran considère donc les sanctions européennes et britanniques comme étant sans fondement.
Convocation de l’ambassadeur hongrois
En signe de protestation, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de Hongrie, pays assurant actuellement la présidence tournante de l’Union européenne. Cette démarche souligne la détermination de Téhéran à contester la légitimité des sanctions qui lui sont imposées.
Détails des mesures restrictives
Les sanctions annoncées lundi par les Vingt-Sept ciblent principalement les exportations de composants pouvant être utilisés dans la fabrication de drones et de missiles par l’Iran. Elles prévoient également une interdiction d’utilisation de certains ports iraniens sur la mer Caspienne, suspectés de servir au transfert d’armes vers la Russie.
L’UE interdit également l’assistance à tout navire impliqué dans ces transferts, à l’exception des demandes d’aide humanitaire ou en raison d’un danger menaçant le navire et son équipage.
Londres emboîte le pas
De son côté, le Royaume-Uni a annoncé des sanctions contre la compagnie aérienne Iran Air et la compagnie de transport maritime publique iranienne IRISL. Londres accuse Iran Air d’être impliquée dans le transfert de missiles balistiques vers la Russie, rappelant un engagement pris en septembre avec Paris et Berlin.
Un cargo russe, le PORT OLYA-3, a également été visé par les sanctions britanniques pour son rôle présumé dans le transport d’armements.
Téhéran dénonce des “prétextes”
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait déjà estimé ce week-end que l’Union européenne utilisait une nouvelle fois un “prétexte” pour s’en prendre à son pays. Cette déclaration illustre la détérioration des relations entre l’Iran et les Occidentaux, sur fond de suspicions persistantes quant au rôle de Téhéran dans le conflit ukrainien.
Alors que les preuves tangibles semblent faire défaut, l’Iran maintient fermement sa position et dénonce ce qu’il considère comme une politique de sanctions injustes et infondées. La crise diplomatique risque de s’envenimer dans les prochains jours, à moins d’une désescalade inattendue des tensions.