Dans un monde en proie à de multiples conflits, l’ordre juridique international vacille sur ses bases. Le droit international, souvent perçu comme favorable aux puissances occidentales, est aujourd’hui remis en cause par de nombreux pays du Sud. Ces derniers dénoncent des « doubles standards » qui mineraient la légitimité du système.
La justice pénale internationale dans la tourmente
La Cour pénale internationale (CPI) se retrouve au cœur de cette crise de confiance. Récemment, elle a émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour crimes de guerre. Une décision qui a suscité l’ire de l’État hébreu et de ses alliés, arguant de son immunité.
Cette affaire est pitoyable. Elle montre que l’Occident se rend compte de l’impasse dans laquelle il se place lui-même avec l’illusion d’un monde dominé par ses règles juridiques.
Déclare un diplomate français sous couvert d’anonymat
Pour ce dernier, il faut savoir « négocier et parler avec des criminels de guerre » si l’on veut avancer vers la paix. Un pragmatisme qui heurte de plein fouet l’idéal de justice universelle porté par la CPI.
Un droit international à géométrie variable ?
Au-delà de la CPI, c’est tout l’édifice du droit international qui semble fragilisé par les conflits actuels. Certains États n’hésitent plus à bafouer ouvertement des principes pourtant consacrés par des traités :
- Non-recours à la force
- Respect de la souveraineté
- Protection des populations civiles
Face à ces violations répétées, les instances onusiennes peinent à faire respecter le droit. Les veto des membres permanents du Conseil de sécurité paralysent toute action décisive. Une situation qui nourrit un sentiment d’impunité chez les belligérants.
Vers une refonte du système ?
Pour sortir de l’ornière, certains appellent à une refonte en profondeur du droit international. Il s’agirait de le rendre plus inclusif, en associant davantage les pays du Sud à son élaboration. L’objectif : rétablir sa légitimité aux yeux du plus grand nombre.
Il faut sortir d’une conception étriquée de l’État de droit, hérité de la pensée occidentale. Le droit international doit s’adapter aux réalités d’un monde multipolaire.
Plaide un juriste spécialiste des relations internationales
Mais une telle évolution ne se fera pas sans heurts. Les puissances établies risquent de s’opposer à tout changement remettant en cause leur prééminence. Un bras de fer diplomatique s’annonce, dont l’issue façonnera le visage du droit international de demain.
L’avenir du droit international en question
Au final, les conflits actuels agissent comme un révélateur des failles béantes du système juridique international. Ils mettent à nu les rapports de force qui le sous-tendent, loin des idéaux universalistes affichés.
Face à ce constat, deux voies semblent se dessiner :
- Un repli sur des « blocs » régionaux, chacun avec ses propres normes
- Une refondation du droit international sur des bases plus égalitaires
C’est tout l’enjeu des débats à venir. Car au-delà des disputes juridiques, c’est bien la capacité du droit à garantir une stabilité mondiale qui est en jeu. Un défi immense, à l’heure où les conflits n’ont jamais semblé si nombreux et si intraitables.